L'acupuncture chinoise en plein essor en Tunisie

2018-05-07 10:05:20 Source: French.xinhuanet.com

Dans un bâtiment de deux étages de Tunis, des patients sont allongés, de minuscules aiguilles plantées dans leur peau. Souffrant d'arthrite rhumatoïde depuis de nombreuses années, Samir Mohamed, un quinquagénaire tunisien, vient chaque semaine dans ce centre d'acupuncture et de thérapie chinoise.

"Par le passé, j'ai pris des analgésiques anti-inflammatoires pour longtemps, [...] mais cela a causé certains effets négatifs, comme des douleurs à l'estomac", explique M. Mohamed. "Un ami m'a alors proposé d'essayer l'acupuncture chinoise."

Son médecin, He Shuiyong, chef de l'unité d'acupuncture de la Mission médicale chinoise en Tunisie, travaille dans ce centre depuis 2013.

Selon lui, ce centre accueille quotidiennement pas moins de 60 patients qui viennent recevoir des traitements, principalement de l'acupuncture traditionnelle, mais aussi des massages, des ventouses et autres.

"Les patients âgés souffrent principalement de polyarthrite rhumatoïde, d'arthrose cervicale et de douleurs lombaires à cause du climat humide et d'un régime alimentaire inadéquat", explique M. He.

"Contrairement à la médecine occidentale, l'acupuncture chinoise est une thérapie naturelle qui traite les douleurs sans effets indésirables. C'est notre atout majeur", affirme-t-il.

L'acupuncture chinoise a été introduite en Tunisie dans les années 1970 et ce centre chinois a été créé en 1994.

Ezzeddine Jebali, président de l'Association d'amitié Tunisie-Chine et de l'Association tunisienne de médecine traditionnelle chinoise, estime que son pays "devrait renforcer la coopération avec les experts chinois et œuvrer vers la localisation de l'acupuncture chinoise en Tunisie, et remplir les besoins de traitement clinique en Tunisie."

Selon lui, l'acupuncture chinoise et bien acceptée et très appréciée par le peuple tunisien.

En plus de traiter les patients, ce centre d'acupuncture a également formé des médecins tunisiens. Depuis 1994, plus de 160 acupuncteurs tunisiens ont été diplômés.

Tous les deux ans, une quinzaine de médecins tunisiens sélectionnés ont l'opportunité de suivre une formation d'acupuncteur. Ils suivent alors une formation théorique d'une année et demi ainsi qu'un stage de six mois.

"Les cours dans notre centre sont équivalents à ceux des étudiants de premier cycle d'acupuncture en Chine. Mieux encore, nous simplifions le contenu de l'enseignement en langue française", explique M. He, qui assure les cours depuis 2014.

La formation a été divisée en quatre étapes, à savoir la théorie de base de la médecine traditionnelle chinoise, les transfusions de méridiens, les compétences de manipulation d'acupuncture, et le traitement clinique d'acupuncture.

Depuis l'année dernière, huit acupuncteurs tunisiens sont envoyés chaque année dans la province chinoise du Jiangxi (sud-est) pour une formation avancée de deux mois dans le cadre d'un programme lancé par les gouvernements chinois et tunisien.

Anissa Sethom, professeur de médecine dans un hôpital universitaire, a commencé ses études en 2017.

"Je suis très intéressée par la médecine traditionnelle chinoise", assure-t-elle, expliquant qu'elle ne cherche pas seulement un diplôme en acupuncture, mais plutôt à connaître la culture chinoise, en particulier la philosophie de la médecine traditionnelle chinoise.

Fatma Baccar, généraliste d'une clinique privée de Tunis, espère trouver à travers la médecine traditionnelle chinoise de meilleures solutions pour certaines maladies, lorsque le traitement occidental n'est pas très efficace.

"Certains acupuncteurs tunisiens choisissent de travailler dans des hôpitaux publics, et certains ont ouvert leurs propres cliniques privées", précise M. He, soulignant qu'en tant qu'enseignant, il est "heureux de voir ces résultats".

Rédigé par: Zhao Hua