Un dicton turc affirme qu’on se souvient d’une tasse de café pendant quarante ans. Une tasse de café turc à Gbtimes Turquie, la première station de radio qui diffuse de la musique chinoise dans le pays, laisse bien plus qu’une bonne impression sur l’amitié sino-turque.
Dans un contexte de tensions croissantes entre la Turquie et les pays occidentaux ces dernières années, l’initiative chinoise des Nouvelles Routes de la soie (la Ceinture et la Route) est devenue de plus en plus populaire en Turquie, explique Kamil Erdogdu, le rédacteur en chef de Gbtimes Turquie. Selon lui, les Turcs sont convaincus que l’initiative créera des bénéfices mutuels.
« Depuis deux ou trois ans, on parle beaucoup de la Chine ici, de sa culture et de son économie, grâce à l’initiative », a noté Michael Kuyucu, PDG du groupe Gbtimes Turquie.
Selon lui, l'initiative pourrait même changer l'équilibre du monde. Depuis plus d’un siècle, le centre du monde est en Occident. Cependant, l'Orient est voué à devenir « plus important, plus populaire et plus dominant » dans le monde grâce à cette initiative.
« Ce n'est pas un projet basique d’infrastructures de transport », souligne-t-il. « Cela concerne le transport des sciences, de la culture, des langues, de l'économie, de tout. »
Yuksel Mansur Kilinc, député d’Istanbul à la Grande Assemblée nationale, la chambre législative turque, souhaite un approfondissement des relations sino-turques.
« La Chine et la Turquie ont beaucoup en commun dans l’Histoire, nos deux pays ont beaucoup souffert dans le passé, mais les échanges entre la Turquie et les pays d’Asie ne sont pas aussi importants que nous le souhaitons », a déclaré M. Kilinc. « La Chine et la Turquie devraient faire passer leurs relations à un palier supérieur. »
M. Kilinc est également le fondateur de Yon Radio, l’une des dix stations les mieux classées parmi les 850 stations de radio du pays, et la station turque la plus connue en Chine.
Au début de l’année 2011, Yon Radio et Radio Chine Internationale (CRI) ont proposé de construire une nouvelle Route de la soie numérique.
Il estime que ces efforts, en particulier l’initiative des Nouvelles Routes de la soie, seront bénéfiques à toute l’humanité et favoriseront le développement des zones riveraines.
« En tant que député du principal parti d’opposition, le Parti républicain du peuple, je m’efforce de promouvoir la coopération entre la Turquie et la Chine dans les médias et en matière de coopération antiterroriste », a déclaré M. Kilinc.
Halil Ibrahim Torer, ingénieur chez Yon Radio, s'est rendu en Chine à trois reprises. Il garde un beau souvenir du canard laqué à Beijing, ainsi que des vieux bâtiments en bois et des ponts de pierre à Wuzhen. Il a exprimé son soutien à l’initiative, en ajoutant que les Turcs s’intéressent à la culture chinoise et que leur image de la Chine a changé.
« Il y a vingt ans, quand on parlait de produits fabriqués en Chine, cela évoquait une copie, quelque chose qui n’était pas original. Aujourd’hui, cette idée a changé. Les produits chinois sont vus comme de bonne qualité », explique-t-il.
Selon lui, l’initiative est un moyen de rapprocher les deux peuples, et pas seulement en termes d’économie et de culture.
