La Chine et la Turquie ont démontré leur détermination à renforcer leur coopération commerciale en signant un nouvel accord d'échange de devises, ont indiqué des experts.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a en effet annoncé aux journalistes à Istanbul le 13 juin que son pays avait signé un nouvel accord de swap de 3,6 milliards de dollars américains avec la Chine, faisant passer la limite supérieure de l'accord monétaire déjà en place à 6 milliards de dollars.
"Nous avons récemment conclu un accord crucial avec la Chine, qui est l'un de nos plus importants et de nos plus grands partenaires commerciaux", a déclaré M. Erdogan, cité par l'agence de presse étatique Anadolu.
Beijing et Ankara ont ainsi montré qu'ils visaient à bâtir leur coopération commerciale sur des bases solides, a indiqué à Xinhua Altay Atli, expert en économie politique mondiale à l'université Koc d'Istanbul.
La banque centrale turque a pour la première fois mis en place une facilité de paiement en yuans chinois dans le cadre d'un accord de swap conclu avec la Banque populaire de Chine en juin 2020. A la suite de cet accord, plusieurs banques turques ont effectué leurs premières transactions en yuans chinois.
Une source au sein des organes de réglementation bancaire a déclaré à Xinhua que les commerçants turcs étaient de plus en plus enclins à traiter avec leurs homologues chinois en yuans, la dépréciation de la livre turque étant devenue problématique.
"Pour les entreprises turques, la décision de la Chine est une bouée de sauvetage. Il est moins cher et plus facile de traiter en yuans. C'est donc une excellente opportunité de développer les activités commerciales bilatérales", a expliqué la source sous couvert d'anonymat.
Au cours de l'année écoulée, la Turquie et la Chine ont réussi à renforcer considérablement leurs relations commerciales et leurs transactions malgré la pandémie de COVID-19.
Le volume des échanges commerciaux Chine-Turquie a été d'environ 24 milliards de dollars en 2020, faisant de la Chine le troisième partenaire commercial de la Turquie. Ce volume a augmenté de 44 % en glissement annuel au premier trimestre 2021, atteignant 8 milliards de dollars, selon les données de l'Institut turc de statistique.
Malgré l'impact négatif de la pandémie sur le commerce mondial, les principaux fabricants chinois de smartphones comme Xiaomi, Oppo et Vivo ont réalisé de nouveaux investissements directs en Turquie, lançant notamment une chaîne de production à Istanbul, le centre financier de la Turquie.
Fin mai, la multinationale d'électronique chinoise TCL Technology a également commencé la production de smartphones dans la province de Tekirdag, dans le nord-ouest de la Turquie.
