Le commerce et les investissements de la Chine avec l’ASEAN en pleine expansion

2019-08-05 16:46:59 Source: French.china.org.cn

Lors de la 2e Foire de l'agriculture de l'ASEAN en juin à Zhanjiang, province du Guangdong. (Chinanews.com)

L’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) a remplacé les États-Unis en tant que deuxième partenaire commercial de la Chine au premier semestre 2019, tandis que la Chine reste le premier partenaire commercial du bloc pour la dixième année consécutive, selon les données des douanes chinoises.

Ces chiffres mettent en évidence une coopération régionale plus étroite, alors que l’on constate une montée du protectionnisme et de l'unilatéralisme à l'échelle mondiale.

Le commerce bilatéral entre la Chine et les pays membres de l'ASEAN a augmenté de 4,2% pour atteindre 291,9 milliards de dollars au cours du premier semestre de cette année, a indiqué Li Chenggang, un responsable du ministère chinois du Commerce, lors d'une conférence de presse tenue mercredi au Conseil des Affaires d'Etat.

En 2018, le total des investissements cumulés entre la Chine et l'ASEAN s'est élevé à 205,71 milliards de dollars, soit 22 fois plus qu’il y a 15 ans.

M. Li a également noté que le 27e cycle de négociations sur le Partenariat économique global régional (ou RCEP, acronyme anglais) avait eu lieu du 22 au 31 juillet à Zhengzhou, chef-lieu de la province centrale du Henan. Il est prévu que les négociations sur ce traité régional soient terminées dans le courant de cette année.

En 2018, la Chine et l'ASEAN ont renforcé leur accord de libre-échange, visant à créer la plus grande zone de libre-échange parmi les pays en développement. Désormais, plus de 90% des produits échangés entre la Chine et les membres de l'ASEAN sont exemptés de droits de douane.

Les relations entre la Chine et l'ASEAN, qui se renforcent de manière constante, sont soutenues par des politiques favorables et leur proximité géographique. Au cours des dernières années, le commerce de fruits a été l’un des points forts des relations bilatérales, apportant des avantages aux deux parties, selon des experts du secteur.

Par exemple, 1,34 million de tonnes de fruits ont été exportées du Vietnam vers la Chine en 2018, soit une augmentation de 15,5% par rapport à l'année précédente, selon les statistiques des douanes chinoises.

La croissance du commerce, en particulier pour les produits agricoles, montre une attitude ouverte de la Chine et de l'ASEAN en matière de collaboration commerciale internationale, a souligné Xu Liping, directeur du Centre pour les études sur l'Asie du Sud-Est de l'Académie chinoise des sciences sociales.

Cette ouverture contraste avec le protectionnisme et l'unilatéralisme des Etats-Unis en termes de politique étrangère.

« Les gouvernements ont tendance à être plus prudents à l'égard du commerce des produits agricoles, car ils sont préoccupés par la concurrence (que cela créera) avec les agriculteurs nationaux », a expliqué M. Xu. « Mais le commerce de fruits entre l'ASEAN et la Chine est un exemple de situation gagnant-gagnant, où les consommateurs chinois disposent de plus d'options de qualité pour les fruits tropicaux, et où les nombreux agriculteurs des pays de l'ASEAN se voient offrir davantage d'opportunités d'emploi ».

Ding Yi, un représentant de la Shanghai Qingyuan Economic & Trading Co, a déclaré que sa société était l'une des premières à importer des durians malaisiens en Chine.

Ces dernières années, les ventes de la société n’ont cessé d’augmenter pour atteindre aujourd’hui 1000 tonnes par an.

« Ces dernières années, la demande de durian en Chine a augmenté de manière régulière », a indiqué M. Ding. « Par rapport à il y a 10 ans, lorsque nous avons commencé à importer des durians, le marché est beaucoup plus mature ».

En juin, la Chine a annoncé des politiques autorisant les importations de durians entiers en provenance de Malaisie. Les ventes devraient donc être encore plus élevées, selon M. Ding.

De plus en plus de produits agricoles explorent les opportunités sur le marché chinois. Les producteurs d'avocats au Myanmar, par exemple, s’attendent à obtenir des permis leur permettant d'exporter leurs récoltes en Chine cette année. Les envois pourraient débuter dès décembre, selon le site Internet producereport.com.

Un représentant de la société Shanghai Fengyi Imports a également déclaré que, bien que les principaux produits importés de sa société soient des cerises de Turquie, il existe de bonnes chances pour qu'elle établisse des relations en Asie du Sud-Est grâce à la croissance du marché des fruits tropicaux et au déploiement de politiques plus encourageantes.

« Alors que l'économie chinoise se redresse, de plus en plus de consommateurs de la classe moyenne recherchent des fruits de luxe coûteux, tels que le durian », a affirmé M. Xu. « Cette demande peut à son tour stimuler le secteur agricole des pays de l'ASEAN alors que les agriculteurs ont accès à l'énorme marché chinois ».

Dai Yonghong, professeur à l'Institut des études sud-asiatiques de l'université du Sichuan, a déclaré mercredi que les entreprises chinoises souhaitaient élargir leur empreinte et partager leur expérience au niveau mondial en termes d’investissements.

Les capitaux, la technologie et l'expérience de gestion de la Chine, ainsi que des politiques telles que l'initiative de « La Ceinture et la Route » qui contribuent à la construction d'infrastructures supplémentaires, apporteront à la région des avantages concrets et des dividendes réels que les États-Unis ne pourraient pas apporter, a souligné M. Dai.

Ces infrastructures, telles que les chemins de fer, aideront davantage les pays de l'ASEAN à transporter des marchandises vers la Chine et d'autres marchés. Ces installations stimuleront également le développement et la modernisation du système industriel de l'ASEAN, a affirmé M. Dai.

Rédigé par: Li Qiaoling