Dali, ville merveilleuse du Sud-Ouest

2017-12-01 10:53:23 Source: La Chine au Présent

Ville dotée d’une longue histoire, Dali, dans le Yunnan, accueille beaucoup de visiteurs, ravis de découvrir sa beauté naturelle, ses sites bien conservés et les us et coutumes des ethnies qui l’habitent. Un voyage enchanteur attend tous ceux qui décident de s’y rendre. Située dans l’ouest de la pro-vince du Yunnan, la ville de Dali est très connue pour ses beaux paysages.

L’histoire de Dali remonte à fort longtemps. On y retrouve des traces des ancêtres des Bai datant de plus de 4 000 ans. Puis, il y a plus de 2 200 ans, la route de la Soie du Sud et celle du thé et des chevaux s’y sont croisées en fusionnant les cultures occidentale et orientale. D’après certains historiens américains, sous la dynastie des Yuan (1271-1368), Dali est devenue l’une des plus grandes villes mondiales. Sous les dynasties des Tang et des Song, soit du VIIe siècle au milieu du XIIIe siècle, Dali a connu son apogée, devenant le centre politique, économique et culturel du Yunnan.

En 1253, la cavalerie mongole de Kubilay Khan a ravagé le royaume Dali pour en faire une province de l’empire. À cette époque, le centre politique du Yunnan fut déplacé de Dali à Kunming (qui reste encore aujourd’hui la capitale du Yunnan). Dali attire actuellement les touristes chinois et étrangers grâce à son histoire, à ses paysages pittoresques et aux traditions des Bai.

Une ville de longue histoire

Capitale des deux royaumes Nanzhao et Dali dans l’Antiquité, Dali a gardé ses aspects élégants, nobles et purs. Vue de loin, elle rappelle une peinture à l’encre. Avec ses murs blancs et ses tuiles grises, la ville de Dali ressemble à un croquis, qui révèle sa noblesse et sa pureté.


La porte Sud de l’ancienne cité de Dali


Les Trois Pagodes du temple Chongsheng

Dali était encore le centre politique, économique et culturel du Yunnan il y a 600 ans. Selon une enquête effectuée par des chercheurs américains, en l’an 1000 Dali était l’une des 14 plus grandes capitales du monde, et elle occupait la 13e place. Les tours d’enceinte nord et sud, les Trois Pagodes de mille ans, la résidence de Du Wenxiu, commandant en chef des paysans rebelles hui sous la dynastie des Qing (1644-1911) et la disposition rappelant un échiquier de la ville montrent son charme d’ancienne capitale royale, ainsi que les vicissitudes qu’elle a connues dans l’Histoire. Au soleil couchant, si l’on marche le long des ruisseaux traversant la ville, en écoutant les bruits des pas sur les pavés et en regardant au loin les monts verdoyants, les tours d’enceinte envahies par les herbes sauvages et les passants de différentes ethnies dans la rue Yangrenjie (la rue des étrangers), on peut se croire revenu à l’époque de l’Antiquité. Il semble que les caravanes et les légendes des royaumes Nanzhao et Dali soient de retour dans cette rue fabuleuse. Mais les habitants de l’antique Dali ressemblaient-ils à ceux d’aujourd’hui qui se révèlent calmes et sereins ?


Paysage naturel de Taiji à Yunlong YANG JIAYAO

La vieille cité de Dali, où chaque foyer est fleuri, demeure très élégante. Les rues bordées de ruisseaux ressemblent bien à celles du sud du Yangsé. La stèle de la conquête du Yunnan par Kubilay Khan (l’empereur Shizu des Yuan) dressée sur la place Mars, dont les inscriptions relatent les exploits, évoque sa silhouette héroïque. Du sachet parfumé qu’on peut glisser dans sa poche au paravent en marbre qui nécessite une camionnette pour le transporter, on peut acheter toutes sortes de souvenirs dans la vieille cité. Après avoir fait ses courses, on peut visiter les librairies, les bars et les galeries d’art dans la rue Yangrenjie pour rêver du passé et du futur.

Le charme de la vieille cité de Dali est si séduisant qu’on peut oublier de rentrer chez soi. Cette ville offre la combinaison parfaite de l’histoire et des loisirs.

Le romantisme de Dali

Dali doit son bel environnement à la nature généreuse. Le vent de Xiaguan, les fleurs de Shangguan, la neige des monts Cangshan et la lune du lac Erhai constituent les fleurons de son environnement. Le climat y est tempéré et humide, et à Xiaguan, au sud du lac Erhai, le vent souffle un peu fort. Si on loge au dernier étage de l’hôtel Cangshan, on peut entendre le vent siffler : il rappelle tantôt les notes d’une trompette, tantôt celles de flûte.

Hélas, les fleurs de Shangguan ne sont plus vivantes que dans les légendes. Une plante en particulier suscite la curiosité. Certains disent qu’elle avait déjà disparu sous la dynastie des Yuan. Ses fleurs dégageaient une odeur si forte qu’on pouvait la sentir de très loin; c’est pourquoi on l’appelait « odeur de dix li » (1 li = 0,5 km). Ses fruits noirs et durs pouvaient servir à élaborer la décoration destinée aux anciens fonctionnaires. Selon les légendes, ses fleurs multicolores étaient grandes comme des lotus, et possédaient un arôme plus fort que le laurier.

Les monts Cangshan couverts de neige et entourés de nuages


Les fleurs de Shangguan


Le vent de Xiaguan

Ils comprennent 19 monts. Entre ceux-ci coulent 18 ruisseaux qui se jettent dans le lac Erhai par la digue de Dali. Les monts Cangshan sont connus pour leurs nuages, leur neige, leurs ruisseaux et leurs pierres. Les nuages flottent en changeant de forme. La neige brille toute l’année. Les ruisseaux coulent sans cesse. Les marbres des monts Cangshan sont très connus et constituent leur âme. On les appelle Dalishi (pierres de Dali), peut-être en référence au royaume Dali. Une grande quantité de marbres est produite en Italie, mais ceux qui sont produits à Dali sont plus beaux.Les monts Cangshan restent indispensables dans cette peinture de la vieille cité de Dali et du lac Erhai.

Le ruisseau Qingbi est le site touristique le plus représentatif des monts Cang-shan. Bleu comme une pierre précieuse, il apporte de la fraîcheur et son environnement est exquis. Le lac Xima (lac où on lave le cheval) est un lac glaciaire datant de la quatrième période glaciaire; il tient son nom du fait qu’en 1253, au moment de la conquête du Yunnan, Kubilay Khan y a fait laver son cheval.

Les monts Cangshan sont couverts d’arbres et de plantes. Les nombreuses fleurs rouges, jaunes, blanches et violettes qui les parsèment donnent aux monts majestueux une nuance de charme féminin.

Le lac Erhai, miroir de Dali

Miroir de Dali, le lac Erhai fait ressortir tous les paysages qui l’entourent en les réfléchissant en reflets flottants. Situé à 2 000 m d’altitude, le lac Erhai se classe parmi les célèbres lacs de plateau.

Berceau de la culture du Yunnan, le lac Erhai est aussi celui des habitants de Dali. Des ancêtres des Bai aux 26 ethnies vivant actuellement dans cette région, y compris la célèbre danseuse chinoise Mme Yang Liping, tous ont bu de l’eau du lac Erhai. Quand on regarde le lac Erhai d’en haut, il ressemble à un croissant reposant paisiblement entre les monts Cangshan et la digue de Dali.

Sur le lac se trouve une petite île s’appelant Xiaoputuo. Son périmètre ne fait que 200 m. Comme elle a une forme ronde comme un sceau, elle porte aussi le nom de « sceau de la mer ». La culture bouddhique est sa caractéristique particulière.

L’île Nanzhao est aussi un site incontournable : c’est un paradis riche de traditions folkloriques. On y voit des plages de sable fin et tendre comme celles de Boracay aux Philipines, des paysages vierges comme ceux de l’île Maurice, des bungalows comme ceux de l’île Koh Samui en Thaïlande. Sur cette île tranquille, de vieux banians font office de parapluies. Le plus étonnant, c’est que sous les falaises se trouvent de nombreuses grottes, dont celle des chauve-souris.

La célèbre source des papillons se trouve près du lac Erhai. Un film très connu en Chine, Les cinq fleurs d’or, présente des scènes où les amoureux y chantent des chansons d’amour. Grâce à ce film, la source des papillons a gagné une grande réputation en Chine.


Neige sur les monts Cangshan

C’est une source de 50 m2 dont l’eau s’écoule dans le bois, autour de laquelle se trouvent des arbres verts et luxuriants. Un vieil arbre Heritiera parvifolia Merr. la surplombe. Début avril, ses fleurs éclosent et ressemblent à des papillons : elles attirent des quantités de ces jolis insectes. Les papillons accrochés les uns aux autres le long des branches jusqu’à la surface de la source constituent une scène étonnante !

Les Trois Pagodes de Dali, témoins de son histoire

Les Trois Pagodes se trouvent au pied des monts Cangshan et au bord du lac Erhai. Dans cet environnement, elles se révèlent encore plus charmantes.

Datant du royaume Nanzhao à l’époque des Tang (618-907), la pagode principale haute de 69 m s’appelle Qianxunta. Derrière elle, à 7 m, se dressent deux pagodes plus petites, qui ont été construites à l’époque du royaume Dali au temps des Cinq Dynasties (907-960). Ces trois pagodes forment un triangle isocèle. Depuis un millier d’années, ayant résisté aux épreuves du temps, les Trois Pagodes sont devenues des témoignages de l’histoire et la culture de Dali. On se demande comment les habitants bai du royaume Nanzhao ont pu construire Qianxunta, considérée comme la première pagode de la Chine du Sud. C’est un miracle de l’histoire, mais aussi un éternel mystère.

Il faut s’y rendre personnellement pour percevoir pleinement la beauté de Dali. Chaque année, dix millions de voyageurs venant de tous les coins du monde visitent cette ville pour découvrir son charme millénaire et ses paysages magnifiques. Au cours du premier semestre 2009, près de 200 000 touristes étrangers ont visité Dali.

Rédigé par: MA Chaolin