Les perspectives du Xinjiang attirent les industries et les opportunités

2018-09-20 09:51:16 Source: French.china.org.cn

Après deux heures d’un travail matinal acharné, Guzalnur Samat éteint d’une main experte la machine de la ligne d’assemblage et se dirige rapidement vers la cantine musulmane.

« J’apprends de nouvelles techniques chaque jour et ce travail me convient parfaitement », explique cette ouvrière de 27 ans, qui travaille depuis quatre ans à l’usine SAIC Volkswagen à Ürümqi, la capitale de la région autonome ouïgoure de Xinjiang, dans le nord-ouest de la Chine.

Guzalnur Samat fait partie des 700 employés de l’usine. Celle-ci a été ouverte en 2013 et a constitué la première base de production des véhicules de passagers établie dans le Xinjiang.

« Si je n’avais pas eu ce travail, je serai retournée dans mon petit village natal pour enseigner le mandarin à des minorités ethniques. Cela ne m’aurait pas dérangée, mais j’aurais continué à désirer une opportunité comme celle-ci », explique-t-elle.

Guzalnur fait partie du groupe ethnique ouïgour. Elle explique que son revenu est bien plus compétitif que le salaire moyen dans son village de Janbulak, un site touristique réputé pour la vue spectaculaire de ses champs de blé. Récemment, elle a pu acheter une maison à Ürümqi et elle prévoit de s’y installer.

« J’ai aussi rencontré l’amour de ma vie à l’usine, explique la jeune femme. Tout se passe actuellement pour le mieux. »

L’implantation de l’industrie automobile

« Nous sommes venus au Xinjiang pour alimenter ce marché florissant et nous y intégrer », explique Fu Xuejun, le directeur de l’usine de SAIC Volkswagen au Xinjiang.

La production annuelle de l’usine atteint les 20000 véhicules. Ceux-ci sont vendus localement ou expédiés dans d’autres provinces et régions de Chine de l’Ouest.

Malgré les mesures gouvernementales favorables en matière de fiscalité et d’acquisition des terrains, la construction d’une usine automobile dans la région la plus à l’ouest de la Chine ne s’est pas faite sans difficulté ni défi.

« Le manque d’industries connexes a été notre plus grand défi ici, explique Fu Xuejun. Le transport des pièces de machines sur de longues distances depuis le delta du fleuve Yangzi engloutit inévitablement une part importante de notre marge de profit. »

La première voiture de l’usine est sortie des lignes d’assemblage en 2013, lorsque la Chine a proposé l’initiative des nouvelles Routes de la soie pour la coopération internationale et le développement commun. La proximité des pays le long de la Ceinture économique de la Route de la soie a apporté au Xinjiang une vision plus large.

« Nous avons vu s’ouvrir une nouvelle voie par le biais de cette initiative. Cette usine au Xinjiang sera pour nous un pont vers l’Ouest sur la Route de la soie », explique Fu Xuejun.

Les permis d’exportation de l’usine vers la Russie, le Pakistan, l’Afghanistan et les cinq pays d’Asie centrale, à savoir le Kazakhstan, l’Ouzbékistan, le Kirghizstan, le Tadjikistan et le Turkménistan, devraient être émis d’ici la fin de l’année.

Selon Fu Xuejun, ce nouveau marché devrait vraisemblablement stimuler la capacité de production de l’usine. Afin de s’adapter davantage à cette nouvelle base de consommateurs, l’usine a décidé de mettre en avant un nouveau modèle de SUV l’année prochaine.

L’année dernière, une autre entreprise de véhicules pour passagers, GAC Motors, a ouvert une usine à Ürümqi, espérant également tirer profit de ce marché grandissant.

« L’effet grossissant des perspectives de demandes le long des nouvelles Routes de la soie est croissant, explique Liu Dianbin, le directeur technologique senior de l’usine SAIC Volkswagen au Xinjiang. Ce n’est qu’une question de temps avant qu’une industrie automobile complète ne prenne forme au Xinjiang. »

Liu Dianbin explique que lui et d’autres membres seniors du personnel auraient pu être transférés au siège de Shanghai après trois années, mais aucun d’entre eux n’avait l’intention d’y retourner: « Nous savons que nous sommes en train de construire quelque chose de grand ici », explique-t-il.

Centre régional pour les industries

La position du Xinjiang comme passage clé de la Chine vers l’Asie centrale et occidentale a été soulignée au cours des cinq années depuis que l’initiative des nouvelles Routes de la soie a été proposée.

La région est l’un des trois points de passage pour les trains de fret entre la Chine et l’Europe, qui ont atteint le nombre de 10000 depuis que le premier a été lancé en 2011. Jusqu’à 3600 tonnes de fret sont gérées chaque jour à Ürümqi, qui constitue désormais l’un des plus grands pôles logistiques le long de la Ceinture économique de la Route de la soie.

Cependant, le Xinjiang est pressenti pour devenir bien plus qu’une simple porte vers l’Ouest. Grâce à sa localisation géographique, cette région frontalière autrefois reculée est en train de devenir un véritable pôle industriel régional.

« Certains des pays le long des nouvelles Routes de la soie manquent encore d’infrastructures pour l’électricité, l’industrie et le transport. C’est la raison pour laquelle nous accordons une grande importance au développement de notre entreprise au Xinjiang et dans ses environs, une région fondamentale pour la Ceinture économique de la Route de la soie », explique Liu Qianjin, le directeur technologique d’ABB (Chine), dont les domaines d’activité vont de l’équipement électrique à la technologie de l’automatisation.

Liu Qianjin ajoute qu’ABB a établi son premier centre de services au Xinjiang en 2015, recherchant davantage de partenariats avec les entreprises chinoises sur les projets d’entreprise à l’étranger.

« Les cinq pays d’Asie centrale constituent le plus grand marché pour le secteur de l’habillement du Xinjiang », explique Zhang Xi’an, le vice-président de la Chambre de commerce chinoise pour les importations et les exportations de textile et l’habillement.

En 2017, les exportations chinoises de vêtements dans les cinq pays d’Asie centrale ont atteint 7,2 milliards de dollars (6,2 milliards d’euros) et le Xinjiang a représenté à lui-seul près de 80 % de la valeur totale. Parmi les autres pays et régions le long des nouvelles Routes de la soie, l’Europe de l’Est est le deuxième marché le plus grand pour le secteur de l’habillement du Xinjiang.

Entre 2014 et juin de cette année, le Xinjiang a enregistré une hausse de 2200 entreprises de vêtements supplémentaires, dans ce secteur qui emploie plus de 540000 personnes. De nombreuses entreprises de vêtements dans l’est de la Chine ont choisi le Xinjiang comme nouvelle base.

« Le Xinjiang et les pays d’Asie centrale sont complémentaires dans le secteur de l’habillement, explique Zhang Xi’an. Il y a un potentiel colossal pour le développement de ce secteur et la coopération commerciale. »

Rédigé par: Zhao Hua