En augmentant leurs investissements, les entreprises allemandes et françaises restent confiantes dans l'économie chinoise (PAPIER GENERAL)

BERLIN/PARIS, 26 juin (Xinhua) -- Les visites du Premier ministre chinois Li Qiang dans les principales économies européennes ont encouragé les représentants des entreprises allemandes et françaises, qui ont indiqué que ces visites avaient renforcé leur confiance dans l'économie chinoise et leur intention de continuer à investir en Chine.

Le premier voyage à l'étranger depuis l'entrée en fonction de M. Li a été marqué par des échanges approfondis avec les communautés allemande et française, ainsi que par des rencontres avec des dirigeants européens.

OPPORTUNITES CHINOISES

Le développement de la Chine offre des opportunités plutôt que des risques au monde, apportant de la stabilité plutôt que des chocs aux chaînes industrielles et aux chaînes d'approvisionnement mondiales, a déclaré M. Li à Charles Michel, président du Conseil européen, jeudi à Paris, en marge du Sommet pour un nouveau pacte financier mondial.

"La Chine reste l'un des marchés les plus importants pour Adidas. Adidas est sur le point d'augmenter considérablement ses investissements en Chine", a témoigné Bjorn Gulden, directeur général d'Adidas et responsable des marques mondiales.

Le fabricant allemand de vêtements de sport a investi 100 millions d'euros (109,1 millions de dollars) dans un centre de distribution de haute qualité, de haute technologie et durable à Suzhou, dans la province du Jiangsu, dans l'est de la Chine, ajoutant ainsi une nouvelle usine à son réseau de distribution en Chine.

Le constructeur automobile allemand Volkswagen a signé fin mai un contrat avec la Zone de développement économique de Hefei, dans la province orientale de l'Anhui, annonçant un investissement d'environ 1 milliard d'euros (1,1 milliard de dollars) pour lancer une nouvelle entreprise début 2024, qui devrait rassembler 2.000 spécialistes de la R&D et des achats.

Toujours à Suzhou, le groupe allemand Bosch a inauguré fin mars son site de R&D et de fabrication de composants de base pour les véhicules à énergie nouvelle et la conduite automatisée. Avec un investissement total de plus d'un milliard de dollars, le projet devrait stimuler l'innovation dans l'industrie automobile du Jiangsu.

Guillaume Faury, président exécutif d'Airbus, a indiqué à Xinhua que le constructeur aéronautique européen avait décidé de continuer à investir dans son site de production en Chine, ce qui contribuera à l'ambition mondiale de l'entreprise de produire 75 avions de la série A320 par mois d'ici 2026.

Selon lui, la Chine est un partenaire stratégique très important pour Airbus, et sa chaîne d'approvisionnement fait partie intégrante de l'industrie aéronautique mondiale, qui a fait preuve d'une grande résilience industrielle et d'une grande compétitivité au cours des trois dernières années.

LE DECOUPLAGE NE FONCTIONNERA PAS

Le chancelier allemand Olaf Scholz a affirmé lors de sa rencontre avec M. Li que son pays se félicitait du développement et de la prospérité de la Chine, soulignant que l'Allemagne rejetait toute forme de découplage et que la "réduction des risques" ne signifiait pas la "dé-sinicisation".

En ce qui concerne le maintien conjoint de la sécurité et de la stabilité des chaînes industrielles et d'approvisionnement mondiales, M. Li a exprimé son admiration envers l'opposition du gouvernement français aux confrontations de blocs, au découplage et à la rupture des chaînes industrielles et d'approvisionnement.

Il est à espérer que les entrepreneurs chinois et français soutiendront résolument la mondialisation économique, prendront des mesures pour une coopération ouverte et mutuellement bénéfique, et maintiendront conjointement la stabilité et la résilience des chaînes industrielles et d'approvisionnement entre la Chine et la France, de même qu'entre la Chine et l'Europe, a dit le chef du gouvernement chinois.

Les entrepreneurs allemands et français se sont dits prêts à continuer à investir en Chine et à pénétrer davantage le marché chinois, convaincus que la Chine adhérerait à l'ouverture.

Airbus soutient fermement le multilatéralisme et le libre-échange. En tant qu'entreprise mondiale ancrée en Europe, Airbus a confié à Xinhua qu'elle prônait une coopération mutuellement bénéfique chaque fois que cela s'avérait judicieux.

Aux yeux des hommes d'affaires allemands, l'Allemagne et la Chine sont des partenaires proches et de grands succès ont été réalisés grâce à l'approfondissement de la coopération économique et commerciale entre les deux parties.

L'élimination des risques passe par le renforcement de la coopération internationale, et le découplage ne fonctionnera pas, ont-ils ajouté.

Siegfried Russwurm, président de la Fédération des industries allemandes, a estimé que le découplage avec la Chine serait une erreur, irréaliste et nuisible. "Nous avons besoin d'un dialogue avec la Chine sur la protection du climat ainsi que sur les relations commerciales et d'investissement".

L'Association allemande de l'industrie électro-numérique a conseillé au gouvernement du pays de ne pas se dissocier de la Chine, soulignant que le marché du pays asiatique était "d'une importance capitale" pour la plus grande économie d'Europe.

Selon une étude récente réalisée par l'Institut autrichien de recherche économique pour le compte de la Fondation pour les entreprises familiales, si l'Allemagne se découplait économiquement de la Chine, son produit intérieur brut chuterait de 2%. Il en résulterait une perte annuelle de près de 57 milliards d'euros (environ 62,2 milliards de dollars).

UNE COOPERATION DE HAUTE QUALITE

Pour l'avenir, M. Li a exprimé son espoir que les entrepreneurs de Chine et d'Allemagne puissent suivre la tendance et continuer à poursuivre l'ouverture, l'inclusion et la coopération mutuellement bénéfique, tout en maintenant la stabilité des chaînes industrielles et d'approvisionnement grâce à une coopération pratique de haute qualité et de haut niveau.

Les entrepreneurs allemands ont signalé qu'ils étaient prêts à améliorer la coopération avec la Chine pour faire face au changement climatique, renforcer les capacités de recherche et développement et faire progresser la transformation numérique.

Oliver Zipse, PDG de BMW AG, a rappelé que le groupe BMW entretenait des liens profonds et de longue date avec la Chine. Le partenariat solide permettra à BMW et à ses partenaires chinois de continuer à créer ensemble une situation gagnant-gagnant alors que l'industrie automobile subit une transformation massive.

Selon le fondateur du constructeur chinois de voitures électriques NIO, William Li, la coopération sino-allemande est également très importante pour le développement futur des entreprises chinoises de véhicules à énergie nouvelle.

"Les entreprises chinoises et allemandes peuvent entamer une coopération approfondie en matière de technologie et d'intelligence automobiles et utiliser les avantages des deux parties pour promouvoir conjointement le développement de l'industrie des véhicules électriques intelligents", a-t-il noté.

D'après Fabrice Megarbane, président de L'Oréal Asie du Nord et directeur général de L'Oréal Chine, "le rythme des réformes s'accélère, l'efficacité de la mise en œuvre augmente, la porte de l'ouverture de la Chine s'élargit et l'environnement commercial s'améliore, ce qui renforce notre confiance dans le marché chinois".

Les données du ministère chinois du Commerce montrent que les nouveaux investissements des entreprises européennes en Chine ont augmenté de 70% pour atteindre 12,1 milliards de dollars en 2022, alors que le commerce bilatéral Chine-UE a atteint un nouveau sommet de 847,3 milliards de dollars.

Dans un monde changeant et en proie aux turbulences, plus la situation est grave et complexe, plus il est nécessaire de réfléchir calmement et de saisir la certitude au milieu des incertitudes, a observé M. Li lors de sa visite en Europe, qui s'est achevée vendredi. Fin