Le président comorien salue un partenariat sino-africain "exemplaire" basé sur un pied d'égalité et le respect mutuel (INTERVIEW)
MORONI, 4 septembre (Xinhua) -- Le partenariat "exemplaire" entre l'Afrique et la Chine est toujours basé sur un pied d'égalité et le respect mutuel, indépendamment de la taille ou de la puissance des pays partenaires, a déclaré le président comorien Azali Assoumani dans un récent entretien accordé à Xinhua, à la veille de son départ pour participer cette semaine au sommet du Forum sur la coopération sino-africaine (FCSA) à Beijing.
Au cours des dernières décennies, la Chine a toujours adhéré au principe de non-ingérence dans les affaires intérieures des autres pays et a établi des relations "fructueuses" avec les pays africains, non seulement dans le domaine politique, mais aussi dans celui socio-économique, ce qui témoigne de sa "vision stratégique à long terme", a-t-il rappelé.
Azali Assoumai a noté que dans le cadre de la coopération sino-africaine, "on ne compte pas le territoire, on ne compte pas la population", soulignant que "la Chine a la fidélité de considérer tous les pays en partenariat égal à égal". Elle insiste toujours sur l'importance d'une coopération qui réponde aux intérêts mutuels des deux parties, ce qui permet de favoriser "un monde équitable, juste et mieux protégé", a-t-il dit.
Faisant état de la relation entre son pays, qui ne compte qu'environ 800.000 habitants, et la Chine, le président comorien s'est félicité que celle-ci, établie depuis l'indépendance des Comores en 1975, ait évolué pour devenir un modèle de partenariat international, traversant cinq décennies de collaboration étroite et fructueuse.
"Un Comorien né aujourd'hui observe la Chine à travers les réalisations concrètes qu'elle a apportées dans le pays, des actes visibles et tangibles qui marquent le quotidien de chacun. Je me réjouis de constater que toutes les autorités, tant en Chine qu'aux Comores, ont œuvré sans relâche pour renforcer ces relations au fil des années", a-t-il dit.
Dans le cadre du sommet du FCSA en 2018, le président chinois Xi Jinping a exprimé la volonté de son pays d'aligner l'Initiative la Ceinture et la Route avec le Plan Comores Emergent 2030 (PCE), et de continuer à fournir de l'aide aux Comores selon ses capacités, pour que l'archipel mène un développement autonome et durable.
Notant que ces engagements n'ont pas tardé à se transformer en "actions concrètes", Azali Assoumani a salué l'aide cruciale apportée par la Chine dans le développement des infrastructures de son pays, à travers notamment la construction de routes et d'hôpitaux, dont l'hôpital El-Maarouf, un exemple emblématique de la coopération bilatérale.
La Chine a également joué un rôle majeur dans la lutte contre le paludisme et d'autres défis sanitaires aux Comores. En 2017, ce dernier a été reconnu champion de la lutte contre le paludisme pour ses efforts contre cette maladie, "grâce au soutien de la Chine", a-t-il souligné.
Par ailleurs, de nombreux cadres comoriens ont reçu une formation en Chine dans des domaines variés, tels que l'administration, la santé et la sécurité. "La Chine a joué un rôle crucial dans la préparation de notre personnel médical pour faire face aux défis sanitaires majeurs", a soutenu Azali Assoumani.
"Pendant les crises comme la COVID-19 et le choléra, une grande partie de nos médecins, formés en Chine, ont été en première ligne. Leur expertise a été déterminante dans notre lutte contre ces épidémies", a-t-il témoigné.
La coopération sino-comorienne s'illustre par sa durabilité et sa constance croissante. Contrairement à d'autres partenariats internationaux qui connaissent des fluctuations, la relation avec la Chine est marquée par une ascension continue, a estimé le dirigeant comorien.
Voyant dans l'initiative chinoise une volonté continue de raffermir la coopération dans le cadre du Sud global, Azali Assoumani a noté que la Chine a réussi à déconstruire le monopole que certains pays exerçaient sur le Sud, en favorisant une dynamique plus équitable et diversifiée.
Il a salué les efforts de la Chine pour renforcer l'unité des pays du Sud global et offrir une vision coopérative qui transcende les frontières et les tailles des pays. "Sous le leadership du président Xi Jinping, la Chine a favorisé une approche de coopération sans complexe, fondée sur le principe du 'gagnant-gagnant'", a-t-il dit.
Le président comorien a également évoqué la récente intégration de l'Union africaine au G20 comme un événement majeur pour les Comores. "Ce succès a eu lieu durant notre présidence de l'Union africaine, marquant la fin d'un long combat mené par nos prédécesseurs et une grande fierté", a-t-il estimé.
Cette adhésion, qui signifie accéder au "cercle décisionnel de l'économie mondiale", permet désormais à l'Afrique de faire entendre sa voix dans une instance cruciale pour les grandes décisions économiques internationales, a ajouté le dirigeant.
Pour Azali Assoumani, les sommets du FCSA sont "exemplaires" en termes de participation, de contenu des débats, de résultats et de concrétisation, et servent de modèle pour d'autres nations qui tentent de suivre cet exemple réussi.
Evoquant le thème du sommet du FCSA cette semaine à Beijing, qui est "S'associer pour promouvoir la modernisation et construire une communauté d'avenir partagé Chine-Afrique de haut niveau", il a souligné que la modernisation était cruciale pour l'autonomie future de l'Afrique.
Notant que les Comores, comme de nombreux autres pays, sont confrontées aux défis liés au changement climatique, notamment les cyclones, les séismes et les inondations, le président comorien a souligné l'importance de moderniser l'agriculture, d'améliorer les infrastructures de stockage et de transformation, ainsi que d'assurer l'autonomie alimentaire et sanitaire. Fin