La coopération commerciale sino-africaine dynamisée par un modèle intégré production, transformation et commercialisation (REPORTAGE)

Publié le: 14-06-2025 Source:  French.xinhuanet.com
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Des agriculteurs font sécher des piments à Kigali, au Rwanda, le 4 décembre 2024. (Photo : Ji Li)

CHANGSHA/NAIROBI, 13 juin (Xinhua) -- Sur les terres agricoles de Gabiro, dans l'est du Rwanda, Dancilla Mukandayisenga récolte des piments aux côtés d'autres villageois sur une parcelle d'environ 100 hectares.

Grâce à ce projet de démonstration lancé par une entreprise chinoise, cette agricultrice rwandaise peut désormais gagner entre 3.000 et 5.000 francs rwandais par jour, soit trois à cinq fois plus qu'auparavant.

"Avant, seules une ou deux petites exploitations de maïs étaient actives dans la région, et elles n'offraient du travail que durant un mois par an", témoigne Mme Mukandayisenga. Le projet de culture de piments, mené par le groupe chinois Hunan Grain and Oil Food Import and Export Group, lui a permis d'obtenir un emploi régulier et de subvenir aux frais de scolarité de ses enfants.

En période de récolte, près de 400 femmes locales sont employées. Les piments sont ensuite séchés sur place, emballés, puis expédiés vers une usine de transformation située dans la province du Hunan, en Chine. Les produits finis sont aujourd'hui commercialisés dans les supermarchés chinois.

Ce projet incarne un modèle de coopération sino-africaine fondé sur l'intégration de la production, de la transformation et de la commercialisation. Selon Zeng Yangzi, directrice générale adjointe du groupe et présidente de Hunan Xiangfei International Food Development, les piments séchés rwandais ont été admis sur le marché chinois à l'occasion de la 2e Exposition économique et commerciale Chine-Afrique, et le groupe est aujourd'hui devenu le plus grand importateur de ce produit en Chine.

Pour stimuler la production locale, une base de démonstration a été établie au Rwanda, et des experts agricoles chinois ont été dépêchés pour former les agriculteurs aux bonnes pratiques de culture.

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Photo des machines de l'usine de caoutchouc du groupe Mainland dans la banlieue de Dabou, une ville du sud de la Côte d'Ivoire, le 10 juin 2024. (Photo : Zhang Jian)

En Côte d'Ivoire, une autre entreprise chinoise, Mainland Group, a mis en service une usine de transformation du caoutchouc à San Pédro en octobre dernier, créant 600 emplois locaux. Le groupe a déjà ouvert trois usines de ce type dans le pays et prévoit d'en inaugurer deux autres d'ici la fin de l'année. A terme, la capacité annuelle de traitement atteindra 480.000 tonnes de caoutchouc naturel.

"Autrefois, il fallait parcourir de longues distances pour vendre notre production. Désormais, l'usine est à côté de chez nous, on peut livrer en une demi-heure, et les prix sont plus avantageux", explique Ariol Toh, 35 ans, planteur local.

Premier producteur africain et troisième au niveau mondial, la Côte d'Ivoire a vu sa filière caoutchouc transformée par l'arrivée de Mainland Group.

Zhou Weihua, directeur général adjoint du groupe, explique qu'à ses débuts, les producteurs étaient peu enclins à exploiter leurs plantations, découragés par l'état des infrastructures et la faiblesse des prix.

Le groupe a progressivement bâti une chaîne intégrée de la production à la commercialisation, favorisant la transformation locale. Peu après la mise en service de sa deuxième usine, les autorités ivoiriennes ont instauré des restrictions sur l'exportation de matières premières de caoutchouc, privilégiant ainsi la transformation locale.

Plus d'une dizaine de projets industriels, dont la plupart reposent sur ce modèle innovant, seront mis en avant lors de la 4e Exposition économique et commerciale Chine-Afrique, prévue du 12 au 15 juin.

Xu Xiangping, président du Conseil de promotion économique et commerciale Chine-Afrique au Hunan, souligne que ces projets ciblent des secteurs clés du développement africain, tels que la modernisation agricole, la montée en gamme industrielle et les énergies renouvelables.

Il se dit convaincu que l'implantation croissante d'entreprises chinoises en Afrique et ce nouveau modèle de coopération offriront une impulsion durable à l'édification d'une communauté d'avenir partagé Chine-Afrique toujours plus étroite.

Rédigé par: Wang Siyang