La Chine et le Brésil renforcent leurs liens pour forger un avenir partagé
Le président chinois Xi Jinping s'entretient avec son homologue brésilien Luiz Inacio Lula da Silva à Brasilia, au Brésil, le 20 novembre 2024. (Xinhua/Li Xueren)
Le président chinois Xi Jinping et son homologue brésilien Luiz Inacio Lula da Silva ont annoncé mercredi l'élévation des liens bilatéraux au niveau d'une "communauté d'avenir partagé pour un monde plus juste et une planète plus durable".
BRASILIA, 21 novembre (Xinhua) -- Le président chinois Xi Jinping et son homologue brésilien Luiz Inacio Lula da Silva ont annoncé mercredi l'élévation des liens bilatéraux au niveau d'une "communauté d'avenir partagé pour un monde plus juste et une planète plus durable".
Cette annonce, faite lors de la visite d'Etat de M. Xi au Brésil, a été renforcée par l'engagement des dirigeants à aligner l'Initiative la Ceinture et la Route (ICR) proposée par la Chine sur les stratégies de développement du Brésil.
DE BONS AMIS QUI SE RESPECTENT
La chaleur des relations sino-brésilienne a été mise en évidence lors d'une grande cérémonie de bienvenue organisée mercredi par M. Lula.
Cette cérémonie a été marquée par un moment profondément émouvant : une chanteuse brésilienne a interprété en chinois la chanson emblématique chinoise "Ma patrie".
Il s'agissait d'un geste réciproque. Lorsque M. Lula s'est rendu en Chine l'année dernière, la partie chinoise avait joué la chanson brésilienne "Novo Tempo" (Nouveaux temps) lors de la cérémonie de bienvenue.
Ces deux chansons ont une signification profonde dans leurs pays respectifs. "Ma patrie", une ode à la résistance et à l'amour du peuple chinois pour son pays, trouve un écho profond chez les Chinois, tandis que "Novo Tempo", avec ses paroles pleines d'espoir sur un avenir meilleur, symbolise les aspirations du Brésil au progrès et au renouveau, même dans les moments difficiles.
Le choix de ces deux chansons souligne une profonde compréhension entre les deux pays : ils reconnaissent et honorent ce qui est le plus cher à chacun.
Lors de sa rencontre avec M. Lula, M. Xi a déclaré qu'il avait été profondément touché par la grande importance que le président brésilien attache aux relations entre la Chine et le Brésil et par sa profonde amitié envers le peuple chinois, comme en témoigne la grande cérémonie d'accueil de la plus haute courtoisie accordée au dirigeant chinois.
Le Brésil et la Chine sont de bons amis qui se respectent et dépendent l'un de l'autre, a annoncé M. Lula lors de la réunion, ajoutant que la Chine était le partenaire stratégique le plus important du Brésil et que le peuple chinois était l'ami le plus digne de confiance du peuple brésilien.
La visite de M. Xi au Brésil, sa cinquième dans ce pays d'Amérique du Sud, intervient alors que les deux grands pays en développement célèbrent cinq décennies de relations diplomatiques.
Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva et son épouse Rosangela da Silva accueillent chaleureusement le président chinois Xi Jinping et organisent une grande cérémonie de bienvenue pour M. Xi, avant les entretiens, à Brasilia, au Brésil, le 20 novembre 2024. (Xinhua/Xie Huanchi)
Au cours de la rencontre, M. Xi a mis l'accent sur les liens profonds forgés au cours des cinquante dernières années, notant que les deux parties avaient trouvé une bonne façon pour de grands pays en développement de s'entendre, basée sur le respect mutuel, le bénéfice réciproque, l'amitié et la coopération mutuellement bénéfique.
Le Brésil occupe une place unique dans les partenariats mondiaux de la Chine. Il est le premier pays à avoir établi un partenariat stratégique avec elle, et également le premier pays d'Amérique latine à conclure un partenariat stratégique global avec elle.
Pour Julio Bandeira, auteur du livre historique "Brazil en Route to China", le peuple brésilien a une longue histoire d'amour pour la culture chinoise et de proximité avec le peuple chinois.
"Aujourd'hui, les expatriés (ressortissants) chinois au Brésil ont (...) apporté de grandes contributions à l'économie et à la société brésiliennes", a-t-il dit.
SYNERGIE DES STRATEGIES DE DEVELOPPEMENT
Au cœur des discussions, les dirigeants se sont engagés à aligner l'ICR sur les principales stratégies de développement du Brésil. Ces stratégies visent à moderniser les infrastructures brésiliennes et à renforcer la connectivité régionale, objectifs qui font écho à la mission de l'ICR, consistant à renforcer le commerce mondial et le développement par le biais d'infrastructures partagées.
Les deux parties devraient approfondir la coopération dans des domaines prioritaires tels que l'économie et le commerce, la finance, la science et la technologie, les infrastructures et la protection de l'environnement, et renforcer la coopération dans des domaines émergents tels que la transition énergétique, l'économie numérique, l'intelligence artificielle et l'exploitation minière verte, a déclaré M. Xi lors d'une rencontre avec la presse en compagnie de M. Lula, à l'issue de leurs entretiens.
M. Lula, pour sa part, a mis en relief les plans visant à se concentrer sur l'expansion et l'approfondissement de la coopération dans des domaines tels que le développement durable, les infrastructures, la finance, la transition énergétique et l'aérospatiale.
Le président chinois Xi Jinping s'entretient avec son homologue brésilien Luiz Inacio Lula da Silva à Brasilia, au Brésil, le 20 novembre 2024. (Xinhua/Li Xueren)
Des projets concrets sont déjà en cours. Par exemple, le projet de transmission UHV de Belo Monte, qui crée une "voie express électrique" reliant le nord et le sud du Brésil, a non seulement fourni une alimentation électrique adéquate aux centres industriels de la région, mais a également résolu le problème de la pénurie d'électricité pour plus de 22 millions de Brésiliens.
Par ailleurs, les abondantes ressources renouvelables du Brésil, notamment l'énergie hydroélectrique, solaire et éolienne, s'alignent parfaitement sur l'expertise de la Chine en matière de technologie et de fabrication d'énergie propre.
Ces dernières années, les entreprises chinoises ont participé activement dans le secteur brésilien des énergies renouvelables, en particulier dans des projets solaires et éoliens à grande échelle, contribuant ainsi à la création d'emplois et à la modernisation technologique du pays.
Dans une tribune signée publiée dans les médias brésiliens avant sa visite, M. Xi a appelé les deux pays à "saisir les opportunités offertes par l'époque", alors que la nouvelle révolution scientifique et technologique, et la transformation industrielle s'accélèrent.
"Nous devrions encourager davantage de projets exemplaires qui s'alignent sur la tendance de l'époque et apportent des bénéfices durables aux populations, et contribuer au développement commun de nos pays et de nos régions", a écrit M. Xi.
Gleisi Hoffmann, présidente du Parti des travailleurs du Brésil, a souligné la croissance constante des relations économiques et commerciales entre le Brésil et la Chine au cours des 50 dernières années. Elle a noté que le partenariat a non seulement répondu aux besoins des deux pays, mais qu'il a également tiré parti de leurs forces respectives pour créer une coopération complémentaire.
Ces dernières années, a-t-elle ajouté, la Chine a réalisé des progrès remarquables dans des domaines tels que la technologie, l'éducation et la santé. En ce qui concerne le futur, Mme Hoffmann s'est montrée confiante dans la possibilité d'approfondir la collaboration dans ces domaines, envisageant un avenir marqué par ce qu'elle a décrit comme un "nouveau demi-siècle d'or".
La Chine promeut un développement de haute qualité avec de forces productives de nouvelle qualité, a déclaré Mayara Araujo, chercheuse à l'Université fédérale de Fluminense au Brésil, en faisant référence à une productivité avancée qui se caractérise par la haute technologie, la haute efficacité et la haute qualité.
L'établissement d'un lien entre les stratégies de développement du Brésil et l'ICR offrira de nouvelles opportunités d'améliorer et de renforcer la coopération entre les deux pays, a ajouté Mme Araujo.
UNE VOIX PLUS FORTE POUR LE SUD GLOBAL
L'élévation des relations sino-brésiliennes au niveau d'une communauté d'avenir partagé pour un monde plus juste et une planète plus durable est survenue peu après la tenue du 19e sommet du G20 à Rio de Janeiro, au Brésil.
Des représentants des ressortissants, entreprises et étudiants chinois au Brésil accueillent chaleureusement le président chinois Xi Jinping sur le bord de la route alors que le cortège de M. Xi se rend de l'aéroport à l'hôtel à Brasilia, au Brésil, le 19 novembre 2024. (Xinhua/Xu Rui)
Sur le thème "Bâtir un monde juste et une planète durable", ce sommet du G20 a offert aux dirigeants une plateforme essentielle afin de répondre aux défis internationaux les plus pressants, y compris la faim, les inégalités économiques et le changement climatique.
Après avoir appelé lundi à un monde juste caractérisé par le développement commun et à un système de gouvernance mondiale juste et équitable, M. Xi a exhorté mercredi les deux pays à défendre la paix et la justice mondiales.
Les deux parties doivent pratiquer le véritable multilatéralisme, s'exprimer et agir en faveur de la justice, et rendre la gouvernance mondiale plus juste et équitable, a affirmé M. Xi lors de sa rencontre avec le président Lula.
En tant que grands pays en développement, la Chine et le Brésil doivent être en première ligne des discussions et des consultations, promouvoir la solidarité internationale et relever ensemble les défis mondiaux qui ont un impact sur l'avenir de l'humanité, a ajouté M. Xi.
Le Brésil et la Chine sont tous les deux déterminés à élargir la participation des pays en développement aux processus de prise de décision des organisations internationales, a souligné Evandro Menezes de Carvalho, professeur à la Fondation Getulio Vargas de Rio de Janeiro.
En outre, leur collaboration au sein de mécanismes tels que le BRICS montre qu'ils peuvent s'unir autour d'objectifs communs et traduire cette solidarité en actes concrets à l'impact significatif, selon l'expert. Il a noté que c'était précisément pour cette raison qu'un nombre de plus en plus important de pays en développement souhaitaient rejoindre ces institutions.