L'engagement des experts chinois du Centre de démonstration des techniques d'élevage en Mauritanie (REPORTAGE)
NOUAKCHOTT, 6 février (Xinhua) -- Pendant le Nouvel An chinois, Zhang Hong'en, directeur du Centre de démonstration des techniques d'élevage en Mauritanie, et ses collègues restent occupés. Le centre abrite près de 400 têtes de bétail et les plantations expérimentales d'herbe juncao et de luzerne nécessitent encore leur attention.
Depuis la capitale mauritanienne, Nouakchott, le correspondant de Xinhua a emprunté la route du désert en direction du village d'Idini, où se trouve ce centre. Lorsqu'on évoque Idini, les habitants pensent immédiatement à l'oasis créée par les experts chinois : le "juncao du bonheur" et la luzerne, surnommée "reine des fourrages", y prospèrent, tandis que le meuglement de vaches rompt le silence du désert, insufflant ainsi quelque vitalité à cet environnement aride.
Dès que l'on franchit l'entrée du centre, l'aridité du désert s'efface : une fontaine au centre d'un rond-point, des routes en ciment spacieuses et lisses, une végétation paysagère harmonieuse, des paons se promenant en toute quiétude et des tortues avançant lentement.
Plus de 80% du territoire mauritanien est recouvert de désert. La chaleur torride, la sécheresse, la pauvreté des sols et les vents de sable violents rendent la survie des plantes difficile. Lorsque M. Zhang est venu en Mauritanie pour la première fois en 2011, il s'est montré déterminé à créer un espace de vie florissant sur cette terre aride. En 2017, le projet de coopération technique du Centre de démonstration des techniques d'élevage, soutenu par la Chine, a été officiellement lancé à Idini. Aujourd'hui, cet endroit est devenu le "deuxième foyer" de M. Zhang et de ses quatre collègues experts en agriculture, tandis que la Mauritanie est devenue leur "seconde patrie".
Au fil des ans, les experts chinois ont introduit avec succès la luzerne et en ont réalisé une culture à grande échelle, résolvant ainsi la pénurie locale de fourrage. Par la suite, plusieurs variétés de plantes fourragères ont été progressivement introduites et cultivées dans le Sahara. Entre 2020 et 2024, l'équipe a mis en valeur environ 20 hectares de terres désertiques pour mener des essais de plantation de fourrage.
En octobre 2023, M. Zhang a apporté des semences d'herbe juncao depuis un champ du Ningxia jusqu'en Mauritanie, située à des milliers de kilomètres, afin de mener des essais de plantation. Il a procédé à de multiples expérimentations comparatives sur les conditions d'irrigation et de fertilisation, les distances de plantation et d'autres paramètres, afin d'élaborer une méthode de culture adaptée au climat local.
"La luzerne préfère les climats frais, tandis que le juncao est résistant à la chaleur. Ces deux plantes se complètent parfaitement sous le climat mauritanien, permettant un approvisionnement constant en fourrage pour les bovins et ovins tout au long de l'année", explique-t-il.
Il ajoute que l'herbe juncao possède un système racinaire dense qui, en trois mois, peut recouvrir le sol et atteindre jusqu'à trois mètres de profondeur, offrant ainsi une solution efficace pour la fixation des sols et la lutte contre la désertification. Cette caractéristique est d'une importance capitale pour la Mauritanie, où l'avancée du désert constitue une menace croissante.
Amir Abdou, un éleveur du village d'Idini, se souvient de l'époque où son village était entouré de terres arides et sablonneuses. "Nos moutons mouraient de faim ou restaient faméliques", raconte-t-il. "C'est grâce aux experts chinois, qui nous ont appris à cultiver le juncao et d'autres plantes, que nous avons enfin du fourrage pour nourrir nos troupeaux. Aujourd'hui, j'élève dix moutons, tous en excellente santé. Merci aux amis chinois !", s'exclame-t-il avec émotion.
Le centre de démonstration ne se contente pas de cultiver des plantes fourragères adaptées au climat mauritanien. Il collabore également avec des entreprises d'élevage chinoises pour la sélection et l'élevage de bovins résistants et adaptés aux conditions locales. Les techniques et les résultats obtenus sont ensuite diffusés dans les principales zones d'élevage du pays. A travers le déploiement ciblé de bovins sélectionnés, des essais comparatifs de grande envergure sont menés sur la base de mégadonnées. "Un échantillon de petite taille n'a pas de valeur significative. Ce n'est qu'avec des dizaines de milliers d'échantillons que nous pouvons obtenir des résultats convaincants", précise M. Zhang.
Les enquêtes de suivi ont révélé que les premières générations de bovins introduits dans les zones d'élevage locales ont commencé à se reproduire et leurs descendants hybrides sont très appréciés des éleveurs. A l'invitation des autorités de l'élevage mauritaniennes, les experts chinois du centre se rendent régulièrement dans les principales zones pastorales et agricoles du pays pour dispenser des conseils techniques sur l'élevage et la culture du fourrage.
"Je prends de l'âge, mais mon rêve ne fait que commencer. Contribuer, ne serait-ce qu'un peu, à l'aide extérieure de la Chine et apporter plus de verdure au Sahara, c'est le projet de toute ma vie", confie Zhang Hong'en. Fin