L'enseignement professionnel s'aventure à l'étranger pour renforcer les échanges culturels
Une classe de l'atelier Luban à l'Institut de formation technique et professionnelle de l'Ethiopie, à Addis-Abeba, en Ethiopie, le 15 février 2024. (Photo : Li Yahui)
TIANJIN, 6 octobre (Xinhua) -- Henok Amanuel Emiru, un jeune Ethiopien âgé de 25 ans, n'avait jamais prévu que sa première incursion dans la compétition internationale de compétences lui permette d'obtenir la plus haute distinction en Afrique.
Lors d'une épreuve éprouvante de plus de 11 heures, M. Emiru a habilement passé entre les tâches, coupant méticuleusement des tuyaux conformément aux plans, montant et descendant avec agilité une échelle, tout en passant rapidement d'un circuit à l'autre et d'un ordinateur à l'autre.
Lorsque les résultats de la compétition ont été finalement annoncés, son instructeur, Jiang Jiang, qui est le responsable chinois de l'atelier Luban en Ethiopie, s'est levé d'un bond dans l'auditoire et s'est exclamé : "Formidable ! Ce jeune homme a vraiment excellé."
Cette année, M. Emiru, aujourd'hui enseignant dans une école professionnelle en Ethiopie, a participé à la Compétition internationale de compétences de l'initiative "Ceinture et Route", tenue fin juin dans la municipalité chinoise de Chongqing (sud-ouest).
Avant de participer à cet événement, il a été formé par M. Jiang dans l'atelier Luban en Ethiopie, où il s'est plongé dans de nouvelles normes de compétences professionnelles et s'est familiarisé avec des machines intelligentes de pointe. Il a également accompagné M. Jiang à l'Université de technologies et d'éducation de Tianjin (TUTE) dans le nord de la Chine pour recevoir un entraînement final d'échauffement.
"Ayant appris à connaître le matériel d'installation de maisons intelligentes, je ne me sentais plus étranger par rapport aux outils, aux modules et aux exigences opérationnelles de la compétition. Cela m'a beaucoup aidé et m'a permis d'être confiant", déclare M. Emiru.
M. Jiang est convaincu que l'atelier Luban sert non seulement de plate-forme de la coopération sino-éthiopienne, mais aussi de berceau pour la formation des talents professionnels et techniques pour l'Ethiopie.
M. Jiang, qui occupe le poste d'officier de liaison chinois pour l'atelier Luban en Ethiopie, a consacré plus d'une décennie à son rôle à l'étranger. Grâce à ses efforts, l'atelier Luban a aidé à former de nombreux enseignants professionnels de haut niveau pour les pays d'Afrique de l'Est. Rien qu'en Ethiopie, plus de 1.500 élèves locaux encadrés par M. Jiang travaillent et étudient actuellement dans divers établissements d'enseignement professionnel.
"L'atelier Luban constitue un paradigme de la coopération internationale en matière d'enseignement professionnel qui renforce le paysage diplomatique général, soutient l'initiative 'Ceinture et Route', et approfondit les échanges culturels", estime Li Li, directeur du département d'enseignement professionnel de la Commission municipale de l'éducation de Tianjin.
Au cours de la dernière décennie, l'ouverture internationale de l'enseignement professionnel chinois s'est principalement concentrée sur la fourniture de matériel et d'équipements pédagogiques, ainsi que sur le déploiement d'enseignants à l'étranger.
Aujourd'hui, en s'appuyant sur l'atelier Luban, la TUTE partage avec des éducateurs du monde entier le modèle d'enseignement du projet EPIP (Engineering Practice and Innovation Project) de Chine, orienté vers le monde entier et adapté au contexte local, tout en mettant en place des équipes opérationnelles locales, ce qui lui vaut une reconnaissance internationale, selon la TUTE.
Depuis la création de l'atelier Luban en 2021 en Ethiopie, l'établissement a formé de nombreux talents de hautes technologies dans les domaines tels que les robots industriels, le contrôle industriel et les capteurs.
L'Ethiopie souffrait autrefois d'un important manque d'enseignement professionnel et technique et de formation dans ces secteurs. Heureusement, le système d'enseignement de robotique établi par l'atelier Luban en collaboration avec des entreprises locales a comblé cette lacune, selon M. Jiang.
"De l'Ethiopie à Tianjin, puis à Chongqing, M. Emiru a acquis de nouvelles compétences, s'est fait de nouveaux amis et s'est fixé pour objectif d'apprendre le chinois et de poursuivre ses études en Chine", révèle M. Jiang, ajoutant que malgré la conclusion de la compétition des compétences, l'ère de la "coopération des compétences et du développement mutuel" ne fait que débuter pour l'enseignement professionnel international.
"Un haut responsable éthiopien a un jour déclaré à l'occasion de la Conférence sur le développement de l'enseignement professionnel à Tianjin que bien que l'enseignement professionnel en Afrique ait pris du retard par rapport au reste du monde, la détermination du continent à rattraper ce retard était redoutable", rappelle M. Jiang. "Avec nous et l'atelier Luban, ils vont définitivement le rattraper !", affirme-t-il.