Des projets hydroélectriques construits par une entreprise chinoise contribuent à la formation des talents en Côte d'Ivoire (REPORTAGE)

Publié le: 08-06-2025 Source:  French.xinhuanet.com
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La centrale hydroélectrique de Gribo-Popoli à Soubré, en Côte d'Ivoire, prise en photo par un drone, le 28 mai 2025. (Xinhua/Wang Guansen)

A l'aube, la centrale hydroélectrique de Gribo-Popoli est enveloppée d'une brume légère. Des employés ivoiriens en uniforme et casques de sécurité parcourent le site pour des inspections : ils relèvent les données de fonctionnement des équipements, surveillent le niveau d'eau et contrôlent l'état du déversoir.

ABIDJAN, 7 juin (Xinhua) -- Dans le sud-ouest de la Côte d'Ivoire, la saison des pluies apporte des eaux abondantes au fleuve Sassandra. A l'aube, la centrale hydroélectrique de Gribo-Popoli, située en aval du fleuve, est enveloppée d'une brume légère. Des employés ivoiriens en uniforme et casques de sécurité parcourent le site pour des inspections : ils relèvent les données de fonctionnement des équipements, surveillent le niveau d'eau et contrôlent l'état du déversoir.

Parmi eux se trouve Bassirou Konaté, âgé de 32 ans, qui occupe le poste de superviseur des travaux de construction. Il a commencé sa carrière il y a presque dix ans.

"Lorsque j'ai rejoint le projet hydroélectrique construit par la Chine, je pouvais à peine lire les plans techniques", se souvient-il. "Mais un mentor chinois a été confié pour m'aider. Pas à pas, il m'a tout appris".

M. Konaté a débuté en 2016 dans la centrale hydroélectrique de Soubré, construite par la Power Construction Corporation of China (PowerChina). Depuis, il a participé à plusieurs grands projets d'infrastructures et est devenu un membre clé de l'équipe en charge de la construction du barrage de Gribo-Popoli.

"Ce que j'ai appris à l'école n'était que théorie", explique-t-il. "Ce sont ces projets qui m'ont permis d'acquérir une véritable expérience pratique. Aujourd'hui, je peux soutenir ma famille et envisager un meilleur avenir. J'ai confiance en l'avenir, non seulement pour moi, mais aussi pour ma communauté".

Située sur l'un des principaux fleuves de la Côte d'Ivoire, la centrale hydroélectrique de Gribo-Popoli fait partie d'une série de projets hydroélectriques. Le Sassandra, avec ses importants débits et ses pentes favorables, détient un potentiel énorme en énergie renouvelable.

Après la construction de la centrale hydroélectrique de Soubré en 2017, PowerChina voit ses trois unités de production de Gribo-Popoli entrer en service en novembre 2024, augmentant considérablement la capacité hydroélectrique du pays.

Mais l'impact de ces projets dépasse l'électricité : ils contribuent aussi à former et à renforcer les compétences locales.

De nombreux ouvriers ivoiriens ayant commencé leur carrière dans la construction du barrage de Soubré ont évolué vers des postes clés à celui de Gribo-Popoli, en tant qu'inspecteurs de qualité, techniciens ou superviseurs. Leur expertise croissante alimente un nouveau chapitre de développement de l'infrastructure nationale, où c'est bien l'habileté humaine locale qui fait la différence, bien plus que la seule mécanique.

Hou Bing, ingénieur en chef de la centrale hydroélectrique de Gribo-Popoli, précise que le projet a créé environ 2.000 emplois directs durant sa construction, sans compter 1.000 autres dans les industries connexes.

"Ces projets ne sont pas seulement des chantiers, ce sont aussi des écoles. Ce sont des lieux où nos travailleurs ivoiriens acquièrent des compétences et la confiance", souligne-t-il. "La connaissance se transmet, tout comme la confiance entre nos peuples. Ensemble, nous bâtissons non seulement des barrages, mais aussi des ponts d'amitié".

L'histoire de Yao Michel N'Guessan illustre parfaitement cette évolution. Lorsqu'il a rejoint le projet de Soubré, il venait à peine de sortir de l'école. Avec peu de connaissances pratiques, il a été formé directement sur le terrain dans le domaine de l'électricité.

"Les ingénieurs chinois m'ont appris à réaliser et maintenir les systèmes électriques", raconte-t-il.

Au fil des mois, il a maîtrisé les techniques de construction, puis a pris en charge une équipe pour diriger les travaux à Gribo-Popoli.

"Ce que j'ai appris de mes supérieurs chinois ne se résume pas à des compétences techniques", confie-t-il. "Ils m'ont aussi enseigné la discipline, la responsabilité et la précision. Aujourd'hui, nous ne sommes plus seulement des ouvriers. Nous sommes des bâtisseurs de notre pays".

Au crépuscule, le barrage de Gribo-Popoli s'illumine, projetant une lumière chaleureuse sur le fleuve Sassandra. Les barrages et les centralesdeviennent ainsi non seulement des œuvres d'ingénierie remarquables, mais aussi des symboles durables du partenariat entre la Chine et la Côte d'Ivoire.

Rédigé par: Wang Siyang