La Chine constitue un "modèle de développement" pour Madagascar, selon un haut fonctionnaire malgache (INTERVIEW)
Photo prise le 6 mai 2022 des champs de démonstration de variétés de riz hybride à Mahitsy, une ville située au nord-ouest d'Antananarivo, à Madagascar. (Xinhua/Sitraka Rajaonarison)
Tahiana Razanamahefa, secrétaire d'Etat auprès de la présidence malgache en charge de la Souveraineté alimentaire, a indiqué que la Chine constitue un modèle "inspirant" pour le développement de Madagascar, lors d'une récente interview accordée à Xinhua.
ANTANANARIVO, 17 septembre (Xinhua) -- Tahiana Razanamahefa, secrétaire d'Etat auprès de la présidence malgache en charge de la Souveraineté alimentaire, a indiqué que la Chine constitue un modèle "inspirant" pour le développement de Madagascar, lors d'une récente interview accordée à Xinhua.
"Nous aspirons à prendre un modèle sur la Chine non seulement en termes de développement, mais aussi en termes de mettre en place la vulgarisation, et la promotion du riz hybride pour atteindre l'autosuffisance alimentaire du pays", a affirmé la secrétaire d'Etat.
Admettant que l'un des principaux objectifs de Madagascar est de devenir un pays autosuffisant, elle a souligné qu'avec 80% de la population vivant en milieu rural, il est essentiel de soutenir les paysans pour qu'ils puissent améliorer leur production.
La Chine joue un rôle crucial dans la mise en œuvre de cette ambition, notamment par son soutien à la promotion du riz hybride, a-t-elle estimé."Ce soutien est vital pour accroître nos rendements et garantir la sécurité alimentaire", a souligné Mme Razanamahefa.
"Le riz traditionnel malgache produit entre 2,5 et 3 tonnes par hectare, mais le riz hybride peut en produire entre 8 et 12 tonnes", a-t-elle précisé, ajoutant que des recherches ont été menées pour adapter le riz hybride au climat malgache.
"Notre objectif est de produire localement ces semences et de les vulgariser dans les 23 régions du pays", a-t-elle prévu.
Madagascar dispose de 36 millions d'hectares de terres à exploiter. "Nous avons un potentiel immense. Avec l'aide de la Chine et des technologies modernes, nous pouvons identifier de nouveaux périmètres irrigués et offrir un accès aux intrants agricoles à nos paysans", a-t-elle affirmé.
Madagascar aspire à devenir le grenier rizicole de l'océan Indien et, à terme, un exportateur de riz en Afrique, a déclaré Mme Razanamahefa.
A l'issue de sa dernière visite en Chine dans le cadre du sommet de Beijing 2024 du Forum de coopération sino-africaine (FSCA), elle a qualifié cette visite de "fructueuse".
Cet événement a permis de renforcer les liens entre la Chine et le continent africain, avec l'annonce par Beijing d'une série d'importantes initiatives de coopération et mesures en faveur du développement de l'Afrique, a-t-elle observé, ajoutant que pour la délégation malgache, cette rencontre a été marquée par des discussions bilatérales avec la Chine visant à consolider la coopération.
Les échanges ont porté sur plusieurs domaines clés, tels que l'agriculture, l'éducation et les infrastructures, a-t-elle rappelé, précisant que le soutien chinois à Madagascar, notamment dans la mise en œuvre de programmes d'assistance technologique pour le riz hybride, a renforcé cet engagement.
"Les visions des deux pays sont alignées", a-t-elle affirmé, soulignant que cette coopération renforcée contribuera à la réalisation des ambitions de Madagascar.
Elle s'est déclarée convaincue que "l'avenir de la coopération entre Madagascar et la Chine est prometteur". Dans le même temps, Madagascar s'apprête à exploiter pleinement ses avantages géostratégiques et à servir de pont entre la Chine et les pays d'Afrique et de l'océan Indien, afin de parvenir à un développement commun des pays du Sud.
