Le renforcement des liens Chine-Afrique est essentiel à la reprise économique post-COVID-19
Le renforcement des relations entre la Chine et l'Afrique est essentiel à la reprise économique post-COVID-19 du continent, a déclaré dimanche un expert kényan.
Peter Kagwanja, PDG de l'Institut africain de politique, un groupe de réflexion régional, a indiqué dans un commentaire publié par le journal The Sunday Nation que tandis que la crise mondiale du COVID-19 se poursuit, la promotion de l'industrie et de l'innovation technologique est de plus en plus essentielle à la réponse africaine au COVID-19 et à la reprise du continent.
"Avec la résurgence de l'isolationnisme et du protectionnisme et l'amenuisement des ressources d'investissement en provenance des partenaires traditionnels de l'Afrique en Occident, la coopération avec la Chine offre une réponse commune et une stratégie de reprise aux pays africains pour lutter contre le COVID-19, tout en encourageant la production afin de faire reculer la pauvreté, créer des emplois et fournir des moyens de subsistance", a écrit M. Kagwanja.
Il a fait remarquer que la montée du nationalisme économique, de l'isolationnisme et du protectionnisme en Occident avait rendu la coopération sino-africaine d'autant plus urgente et primordiale.
"Mais avec la réémergence de la géopolitique de l'époque de la Guerre froide, marquée par les guerres commerciale et technologique entre l'Amérique et la Chine, l'Afrique doit faire des choix affirmés et éclairés en faveur de sa reprise post-COVID-19 et de la poursuite de son développement", a-t-il observé.
M. Kagwanja a rappelé que depuis février, Beijing a collaboré avec les 54 pays africains pour combattre le COVID-19 et, depuis le début de la pandémie, l'Afrique a déclaré deux guerres.
"La première est la guerre pour contenir la propagation du virus, qui a affecté plus d'un million de personnes. La deuxième est la guerre contre la pauvreté provoquée par la victoire de la maladie soit en tant que menace sanitaire, soit en tant que menace économique", a-t-il ajouté.
L'expert a souligné que l'on ne pouvait pas encore évaluer toute l'ampleur de l'impact de la pandémie de COVID-19 sur les économies africaines mais que celle-ci a déjà eu de graves répercussions sur l'emploi. En effet, elle a perturbé les chaînes d'approvisionnement industrielles, ce qui a mené à une pénurie de matières premières, une baisse des commandes et la fermeture d'usines partout dans le monde.
Selon M. Kagwanja, la coopération Sud-Sud propose de nouvelles voies de reprise après le COVID-19 et de nouvelles sources d'investissement pour dynamiser l'industrialisation.
Il a révélé qu'au cours des deux dernières décennies, la Chine avait étendu son influence dans la production et l'industrialisation africaines.
Il a expliqué que le lancement du Forum sur la coopération sino-africaine (FCSA) en 2000 avait propulsé cette coopération à un niveau supérieur au 21e siècle, offrant ainsi un nouveau cadre stratégique pour la collaboration dans l'industrialisation et les infrastructures africaines.
"Les pays africains participent de plus en plus à l'Initiative chinoise de la Ceinture et la Route, d'une valeur de plusieurs milliers de milliards de dollars", a noté M. Kagwanja.
Il a affirmé que la Chine était le principal partenaire du continent depuis 2009 et que près de 100 parcs industriels conjoints sino-africains étaient en construction partout en Afrique.
Le spécialiste a précisé que le stock d'investissements de Beijing en Afrique s'élevait maintenant à plus de 100 milliards de dollars, soit l'investissement le plus élevé d'un seul pays sur le continent, et que l'Afrique dénombrait plus de 10.000 entreprises chinoises dont un tiers dans le secteur industriel.
Selon lui, l'aide au développement de la Chine a grandement contribué à donner au continent l'espoir de s'élever et de sortir de la pauvreté.
Il a ajouté que le pays asiatique avait aussi calibré sa politique étrangère et ses investissements en vue de soutenir l'Agenda 2063 de l'Afrique, le grand projet de développement du continent.