La ratification de l’accord UE-Chine reste possible malgré les tentatives d’influence des États-Unis auprès des parlementaires européens

Publié le: 21-05-2021 Source:  French.xinhuanet.com
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Le Parlement européen a prévu de se prononcer jeudi 20 mai sur une motion visant à « geler » officiellement l’accord sur les investissements entre la Chine et l'UE. Cela montre la division des opinions au sein de l’UE et une telle décision nuirait à la confiance mutuelle sino-européenne. Malgré cette motion, l’accord pourrait tout de même être ratifié à une date ultérieure, selon des observateurs.

Il est probable que l’UE ratifiera l’accord au cours du premier semestre 2022, lorsque la France prendra la présidence tournante du Conseil de l’UE, ont indiqué les observateurs.

Selon Politico, le Parlement européen est sur le point d’adopter une motion visant à geler l’accord sur les investissements, après les contre-mesures prises cette année par la Chine à l’encontre de législateurs européens sur des questions liées au Xinjiang.

Zhao Lijian, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, a souligné mercredi durant son point de presse que l’accord est équilibré et mutuellement bénéfique. Il ne s’agit pas d’un cadeau fait par une partie à l’autre, il sert bien les intérêts des deux parties.

M. Zhao a déclaré que les contre-mesures de la Chine étaient nécessaires et constituaient une réponse aux sanctions prises par l’UE à l’encontre de la Chine. Il a exhorté l’UE à y réfléchir, à renforcer la compréhension mutuelle par le dialogue et la communication, et à gérer correctement les différences entre les deux parties.

Natalie Kontoulis, attachée de presse du Parlement européen, a déclaré au Global Times mercredi que les députés voteront jeudi pour approuver ou non la résolution. Le projet de résolution stipule que le Parlement « juge justifié, au regard des sanctions adoptées par la Chine, le gel de tout examen de l’accord global sur les investissements entre l’Union et la Chine, ainsi que de toute discussion sur l’approbation de celui-ci par le Parlement européen ».

Mme Kontoulis a déclaré qu’un accord politique n’est pour l’instant pas atteint entre les États membres ou au Parlement au sujet de l’accord sur les investissements, et qu’il n’est pas finalisé sous une forme juridique.

« Le gel signifie que les discussions portant sur l’accord seront suspendues dans l’UE, cela ne signifie pas que l’accord ne sera pas ratifié. Le processus de ratification prendra des mois en raison de longues procédures comme la traduction des documents », a déclaré mercredi au Global Times Wang Yiwei, directeur de l’Institut d’études européennes de l’Université Renmin de Chine.

L’approbation éventuelle de cette motion résulte probablement de la pression exercée par les États-Unis sur l’UE et de l’inadaptation de certains membres de l’UE après les contre-mesures prises par la Chine. Certaines institutions européennes ont également tenté d’utiliser l’accord pour négocier une nouvelle répartition interne du pouvoir, a fait remarquer M. Wang.

Cependant, la décision éventuelle du Parlement européen de « geler » l’accord pourrait réduire la confiance politique entre les deux parties et entraîner une nouvelle augmentation des conflits politiques et économiques, a averti Cui Hongjian, directeur du département des études européennes à l’Institut chinois d’études internationales.

Il est inquiétant de constater qu’une décision déraisonnable du Parlement européen pourrait contraindre les entreprises européennes et chinoises à réduire leurs attentes vis-à-vis du marché de l’autre partie et même provoquer une panique susceptible d’avoir un impact sur les décisions d’investissement, a déclaré M. Cui.

Les opinions sont profondément divisées dans l’UE au sujet de l’accord et des relations avec la Chine, et certains individus ont voulu exprimer leur mécontentement envers les contre-mesures de la Chine, certains estimant que le rejet de l’accord est ce que les États-Unis veulent, a noté M. Wang. Si le gel se poursuit, l’UE tombera dans le piège des États-Unis, qui veulent saboter les relations sino-européennes, a-t-il ajouté.

« Ce vote est tout simplement une expression faite sous le coup de l’émotion de certains au sein de l’UE, mais l’Union s’efforcera d’ajuster ses relations avec la Chine au cours du second semestre de l’année, en particulier après la conférence des Nations unies sur la biodiversité qui se tiendra à Kunming en octobre », a-t-il prédit.

L’UE pourrait ratifier l’accord au premier semestre 2022, lorsque la France prendra la présidence tournante du Conseil de l’UE, a-t-il ajouté.

Rédigé par: Li Qiaoling