La COP15 va créer un "cadre politique approprié" pour un plan de conservation de la biodiversité, selon le président du FEM

La 15e réunion de la Conférence des parties à la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique (COP15), qui débute lundi dans la ville chinoise de Kunming, créera un "cadre politique approprié" pour l'élaboration d'un plan de conservation de la biodiversité mondiale à l'avenir, a déclaré un expert des politiques environnementales.

Dans un entretien accordé à Xinhua en amont de la réunion, Carlos Manuel Rodriguez, PDG et président du Fonds pour l'environnement mondial (FEM), a indiqué qu'il se félicitait de la Déclaration de Kunming et espérait qu'elle serait adoptée avant la deuxième phase de la COP15.

"Il est important d'avoir une approbation complète de la déclaration. Et cela nous donnera le cadre politique approprié pour les négociations plus terre à terre qui ont déjà lieu", a-t-il souligné.

L'élément le plus pertinent de la déclaration, selon cet expert, est "l'appel lancé aux parties pour qu'elles intègrent la protection de la biodiversité dans leurs décisions et reconnaissent l'importance de la conservation dans la protection de la santé humaine".

M. Rodriguez a également applaudi la décision de la Chine d'accueillir la COP15 en deux phases, l'une cette semaine et l'autre l'année prochaine, soulignant l'importance de cette réunion qui examinera le "cadre mondial de la biodiversité post-2020" afin de dessiner un plan pour la conservation de la biodiversité à l'avenir.

M. Rodriguez, qui a été ministre costaricain de l'Environnement et de l'Energie pendant trois mandats, doit prononcer un discours mardi lors de la première partie de la COP15.

"Nous devons passer d'une nature négative à une nature positive (...) Nous devons arrêter et inverser le rythme de la perte de gènes, d'espèces et d'écosystèmes sur la planète", a-t-il ajouté.

Mettant l'accent sur l'importance pour l'humanité de reconnaître l'intérêt de la biodiversité, l'expert a estimé que la Déclaration de Kunming donnerait un grand coup de pouce à cet égard, en stimulant la conservation de la biodiversité et l'action contre le changement climatique.

En ce qui concerne les négociations, il s'est déclaré "optimiste" quant au fait qu'on est en mesure de tirer les leçons de la période précédente, dans le cadre de ce qu'on appelle les objectifs d'Aichi, et a aussi le niveau d'ambition nécessaire pour cette nouvelle période.

En 2010, les parties à la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique a fixé 20 objectifs pour préserver la biodiversité lors d'un sommet à Aichi au Japon. Ces objectifs, qui vont de la réduction du taux d'extinction des espèces à la réduction de la pollution en passant par la préservation des forêts, n'ont pas été atteints avant 2020 comme prévu.

"Je suis convaincu qu'au cours de ces deux dernières années, beaucoup de gens, non seulement les scientifiques ou les experts de la diversité, mais aussi le reste de la communauté mondiale, ont vraiment fait le lien entre la pandémie, la consommation et la production humaines", a-t-il affirmé.

"Il est relativement évident que nous avons une relation dysfonctionnelle avec la nature. La façon dont nous produisons notre nourriture, notre énergie, notre mode de vie va à l'encontre du système qui maintient la vie sur la planète", a-t-il poursuivi. "C'est pourquoi il est extrêmement important que nous commencions la COP avec un résultat politique très positif."

Basé à Washington, le FEM est le plus grand fonds fiduciaire multilatéral soutenant l'action environnementale dans les pays en développement et le principal mécanisme de financement pour de multiples conventions environnementales des Nations Unies.