Le chef de l'ONU appelle à une action collective pour relever les défis de la sécurité dans le contexte du changement climatique (SYNTHESE)
NEW YORK (Nations Unies), 9 décembre (Xinhua) -- Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé jeudi à une action collective dans cinq domaines pour relever les défis de la sécurité dans le contexte du changement climatique.
"Le changement climatique n'est pas la source de tous les maux. Mais il a un effet multiplicateur et constitue un facteur aggravant pour l'instabilité, les conflits et le terrorisme. Nous devons relever ces défis de manière intégrée et créer un cercle vertueux de paix, de résilience et de développement durable", a-t-il affirmé lors d'un débat ouvert du Conseil de sécurité sur la sécurité dans le contexte du terrorisme et du changement climatique.
Il a distingué cinq domaines dans lesquels il est nécessaire d'approfondir l'action collective.
Premièrement, se concentrer sur la prévention et s'attaquer aux causes profondes de l'insécurité.
"Pour construire une paix durable, nous devons réduire les inégalités. Nous devons protéger les personnes et les communautés les plus vulnérables, notamment les femmes, qui sont souvent touchées de manière disproportionnée. Nous devons soutenir les investissements dans le développement humain afin d'atteindre les Objectifs de développement durable d'ici 2030", a déclaré M. Guterres.
"Nous devons promouvoir une gouvernance inclusive, avec la pleine participation de toutes les communautés et de la société civile, y compris les défenseurs de l'environnement, afin que chacun puisse prendre part à l'avenir de son pays. Et nous devons tirer parti de l'expertise locale et amplifier la voix des femmes et des jeunes partout dans le monde", a-t-il souligné.
Deuxièmement, augmenter les investissements dans l'adaptation au climat et la résilience.
Les coûts annuels d'adaptation dans les pays en développement sont estimés à 70 milliards de dollars américains et devraient atteindre jusqu'à 300 milliards de dollars par an d'ici 2030. Les pays développés doivent tenir leur promesse de fournir au moins 100 milliards de dollars par an aux pays en développement pour l'action climatique. Et il est essentiel qu'au moins 50 % du financement climatique destiné aux pays en développement soit consacré au renforcement de la résilience et au soutien de l'adaptation, a-t-il indiqué.
Troisièmement, disposer de meilleures analyses et de meilleurs systèmes d'alerte précoce.
Toute initiative de prévention des conflits doit tenir compte des risques climatiques. Comprendre et anticiper les effets en cascade du changement climatique renforcera notre travail sur la paix et la sécurité. Il est également nécessaire de s'appuyer sur l'expertise existante en matière de réduction des risques de catastrophe et d'intégrer le risque climatique dans toutes les décisions économiques et financières, a-t-il ajouté.
Quatrièmement, développer des partenariats et des initiatives reliant les approches locales, régionales et nationales.
"Nous devons utiliser au mieux l'expertise sur le terrain tout en nous appuyant sur les capacités politiques, techniques et financières des acteurs régionaux et internationaux", a-t-il considéré.
Cinquièmement, assurer un investissement durable.
Selon le chef de l'ONU, les missions de paix africaines ont souvent une marge de manœuvre limitée et sont confrontées à de grandes incertitudes en matière de financement. Aujourd'hui plus que jamais, les opérations de soutien à la paix de l'Union africaine ont besoin de mandats du Conseil de sécurité, en vertu du chapitre VII de la Charte des Nations Unies, et d'un financement prévisible garanti par des contributions obligatoires.
Le Conseil de sécurité et tous les États membres doivent travailler, simultanément, sur la consolidation de la paix et sur les effets du changement climatique, a-t-il conclu. Fin