L'ICR accélère l'adoption des énergies renouvelables par les pays du Sud, déclare une responsable de l'ONU (INTERVIEW)
BEIJING, 18 octobre (Xinhua) -- L'Initiative la Ceinture et la Route (ICR) est en mesure de faire progresser l'adoption des énergies renouvelables par les pays du Sud, a déclaré mercredi Damilola Ogunbiyi, représentante spéciale du secrétaire général de l'ONU pour l'énergie durable pour tous.
"En tant que plus grand fabricant mondial de panneaux solaires, d'éoliennes, de batteries et de véhicules électriques, la Chine est bien placée pour contribuer à l'adoption à grande échelle des technologies à faibles émissions de carbone dans les économies émergentes et les pays en développement le long de l'ICR", a affirmé Mme Ogunbiyi dans une interview accordée à Xinhua, en marge du troisième Forum de la Ceinture et de la Route pour la coopération internationale.
"L'ICR a ouvert de nouvelles voies pour toute l'humanité, et nous avons constaté qu'elle avait un impact significatif sur les économies émergentes et les pays en développement", a-t-elle déclaré.
Mme Ogunbiyi a noté que le concept de "Route de la soie verte" avait conduit à la mise en place de diverses lignes directrices et accords de partenariat avec les pays participants. "Pour moi, ce qui a permis à l'ICR de se transformer en une initiative plus verte et plus durable, c'est l'introduction de la Route de la soie verte comme pilier de l'initiative", a-t-elle indiqué.
Un livre blanc publié à l'approche du troisième Forum de la Ceinture et de la Route pour la coopération internationale a souligné que l'ICR se conformait à la tendance mondiale au développement vert à faible émission de carbone, mettait l'accent sur le respect et la protection de la nature et de ses lois, et respectait le droit de toutes les parties à poursuivre une croissance durable et respectueuse de l'environnement.
La Chine s'est engagée à rendre ses investissements énergétiques le long de l'ICR plus durables. Cela s'exprime de deux manières : en réduisant les investissements liés au charbon, et en augmentant les investissements dans les énergies vertes, a déclaré Mme Ogunbiyi.
"Au cours des dix prochaines années, je pense que l'ICR se concentrera sur les deux secteurs qui présentent les plus grands besoins en termes d'investissement : les infrastructures de transport et d'énergie", a-t-elle affirmé.
"Je prévois davantage d'investissements dans le développement des technologies liées aux énergies vertes et renouvelables, ainsi qu'une coopération accrue en vue de mettre hors service les centrales thermiques et de développer l'électrification des transports, dans les pays du Sud, y compris en matière de véhicules électriques à deux et trois roues", a-t-elle indiqué.
Le programme "Energie durable pour tous" est un partenariat multipartite entre les gouvernements, le secteur privé et la société civile. Il vise à soutenir les gouvernements en leur présentant des modèles de transition énergétique fondés sur des données probantes et des plans d'investissement offrant des opportunités de décarbonation.
Selon Mme Ogunbiyi, l'Asie du Sud-Est présente de nombreuses opportunités en matière d'énergies renouvelables, dans la mesure où la région produit déjà 9 à 10 % des cellules et modules solaires photovoltaïques mondiaux, 50 % du nickel mondial et 6 à 10 % de tous les deux-roues électriques.
La Chine est un leader de premier plan dans le domaine des technologies de l'énergie propre, a-t-elle affirmé. "Sa capacité de fabrication à grande échelle a permis à la Chine de jouer un rôle déterminant dans la réduction des coûts mondiaux des technologies renouvelables, ce qui présente de multiples avantages pour la transition vers les énergies propres à l'échelle mondiale", a-t-elle indiqué.
L'accélération de la production d'énergies renouvelables en Chine peut aussi offrir de nouvelles opportunités à l'Afrique et à l'Asie du Sud-Est, notamment en faisant en sorte que toutes les communautés locales en bénéficient, a-t-elle noté.
"La Chine défend ardemment la mondialisation économique. Et au cours de la dernière décennie, l'ICR a apporté de réels progrès à travers le monde", a ajouté Mme Ogunbiyi.
Cela représente également "une occasion inestimable d'ouvrir de nouvelles voies pour la croissance économique mondiale, de stimuler la coopération économique internationale et de contribuer au développement durable dans le monde entier", a-t-elle déclaré.
Selon un rapport de la Banque mondiale, l'augmentation des échanges commerciaux via les coopérations nouées dans le cadre de la Ceinture et de la Route devrait faire augmenter le revenu réel mondial de 0,7 à 2,9 %, et les projets de l'ICR pourraient aider à sortir 7,6 millions de personnes de l'extrême pauvreté. Un autre rapport du cabinet mondial de consultants économiques Cebr estime quant à lui que la Ceinture et la Route, dont les bénéfices sont "étendus", est susceptible d'augmenter le PIB mondial de 7.100 milliards de dollars par an d'ici 2040. Fin