La Chine prend "des initiatives très bien saluées et très bien acquises au Sénégal", selon un ministre sénégalais (INTERVIEW)
SANYA, 16 novembre (Xinhua) -- "Je souhaite souligner les relations de coopération très intéressantes entre le Sénégal et la Chine qui se manifestent à travers de nombreux domaines", a déclaré mercredi le ministre sénégalais de l'Agriculture, de l'Equipement rural et de la Souveraineté alimentaire, Samba Ndiobène Kâ.
En tant que nouveau ministre de l'Agriculture, M. Kâ fait preuve de confiance au développement agricole de son pays et voit des perspectives prometteuses de coopération agricole entre le Sénégal et la Chine, lors d'une interview exclusive accordée à l'Agence de Presse Xinhua en marge du deuxième Forum sur la coopération sino-africaine dans l'agriculture tenu du 13 au 15 novembre à Sanya, ville de la province insulaire de Hainan (sud de la Chine).
Selon lui, la contribution du secteur agricole au PIB du Sénégal est forte, de l'ordre de 9,8%. "Par rapport à cela, il est important de rappeler, pour s'en réjouir, bien sûr, les initiatives en amont, sous la houlette du président sénégalais Macky Sall à travers le Plan Sénégal Emergent (PSE)".
"Quand on parle du PSE avec une vision jusqu'en 2035, il faudrait évoquer le PSE agricole, qui est quand même le programme d'accélération de la cadence de l'agriculture sénégalaise", indique-t-il.
Par le biais de cette mesure, on a "fait des bonds en avant, surtout dans le domaine de la production céréalière", souligne le ministre, précisant que "nous avons fait une évolution importante de plus de 144%".
"Ces mêmes résultats aussi, nous pouvons les noter au niveau du secteur de la filière arachidière, au niveau de la production horticole, c'est-à-dire les fruits et les légumes".
"Nous espérons d'ici 2028 aller vers l'auto-suffisance alimentaire, pour tout ce qui est consommation de grande quantité tels que le riz, le mil, etc.", renchérit-il, soulignant que "la culture sénégalaise se porte très bien et les perspectives seront encore beaucoup plus intéressantes dans la mesure du possible".
D'après le ministre, afin d'atteindre ce but, "les stratégies que nous allons mettre en oeuvre sont énormes, mais à ce niveau, il faut noter dans le cas de la stratégie actuelle de souveraineté alimentaire, c'est plus de 160.000 hectares qui sont prévues pour l'aménagement".
Au-delà de l'aménagement agricole, un volet important, c'est le volet de recherche, d'où l'intérêt d'aller dans le sens de la vulgarisation, surtout pour le riz hybride chinois au Sénégal.
Il enchaîne que "c'est à ce niveau même que nous encourageons la collaboration entre les techniciens chinois et les techniciens sénégalais pour favoriser la production locale de ces variétés hybrides. Lorsque nous évoquons la souveraineté alimentaire, il est essentiel que cette souveraineté soit totale, et non partielle, en termes de production, mais également en termes de formation. Cela devrait être assuré au niveau national à travers nos partenariats avec la Chine".
En participant à ce forum, le ministre souligne que cette rencontre "nous a permis de faire des découvertes intéressantes, de transférer la technologie de la Chine vers notre pays, après des études préalables avec les services de recherche de l'ISRA (Institut sénégalais de Recherches agricoles). Il est important de noter l'impact positif de ces recherches et innovations par rapport à nos objectifs."
Qualifiant la coopération sino-sénégalaise d'excellente à tous égards et d'exemplaire et dynamique, M. Kâ fait l'éloge des initiatives prises par la Chine, qui ont eu un impact considérable sur la vie quotidienne, M. Kâ a mentionné des exemples de la coopération agricole entre la Chine et le Sénégal, principalement dans plusieurs domaines :
Premièrement, la Chine envoie "des techniciens agricoles pour former les agriculteurs sénégalais" aux techniques de riziculture et de culture maraîchère, afin d'améliorer l'efficacité de la production agricole.
Deuxièmement, dans le domaine de l'infrastructure, "il y a notamment la route Ila-Touba", "la réhabilitation du barrage d'Affiniam pour un montant de plus de 6 milliards de FCFA", et "l'octroi de plus de 700 motoculteurs" pour accompagner le Sénégal au niveau de l'équipement.
"Ces initiatives chinoises qui ont été quand même très bien saluées, très bien acquises au Sénégal, et ont impacté drastiquement nos quotidiens", exprime le ministre. Fin