Tunisie : la station d'épuration de Sousse, un projet sino-tunisien qui fait ses preuves (REPORTAGE)
TUNIS, 29 novembre (Xinhua) -- La station d'assainissement et d'épuration des eaux usées de Sousse constitue l'un des fruits de la coopération bilatérale fructueuse et de longue date entre la Tunisie et la Chine. Elle traite environ 32.000 mètres cubes quotidiennement, a récemment confié à Xinhua, Amen Ksiaa, son responsable en chef.
La station, située dans la province éponyme de la rive sud de la Méditerranée, à environ 140km de Tunis, a été construite par le 15e Bureau d'ingénierie du China Hydropower Construction Group.
L'ensemble comprend la station sud de Sousse restaurée et rénovée et celle dans la commune voisine de Hamdoun, nouvellement construite. Il traite principalement les eaux usées du centre-ville et de la zone industrielle de Sousse. Il utilise également le lisier généré après le traitement des eaux usées pour la fermentation anaérobie afin de générer du biogaz.
Lors d'une visite guidée sur place, M. Ksiaa a confirmé que ce site traitait environ 12,3 tonnes de produits pollués par jour. "On peut dire que pratiquement tout le bassin versant de Sousse-Sud est traité dans cette station, soit pas moins de 330.000 habitants", a-t-il dit.
D'après lui, la mise en exploitation effective remonte à juin 2018, s'étendant aujourd'hui sur environ cinq hectares. Le plus important sera à venir avec l'entrée en fonction du compartiment de production d'énergie avec l'ambition de satisfaire 50% de la consommation de cette région.
"L'apport des nouvelles technologies, utilisées et transmises par nos amis chinois dans ce domaine, est tout à fait évident et ses effets positifs sur toute la région de Sousse-Hamdoun sont visibles dans la qualité du résultat et la satisfaction de la population", a dit le responsable selon qui 10% des eaux traitées seront utilisées dans l'irrigation, avec environ 400 hectares de superficies agricoles ciblées et l'ambition d'en ajouter 550 hectares de plus dans une seconde phase.
L'un des atouts de ce projet, a-t-il insisté, est le fait qu'il se charge de traiter 15% des eaux déchargées de la zone industrielle de Sousse et empêcher l'écoulement de cette menace écologique et environnementale dans la mer.
"Nous avons tiré pleinement profit de l'expérience et l'exceptionnel savoir-faire chinois", a dit M. Ksiaa en louant "leur compétence et leur sérieux dans tout ce qui est mégaprojets, barrages, génie civil et infrastructures".
Pour ce qui est du volet énergétique, le projet de production d'électricité au biogaz devrait générer un total de 6,67 millions de kWh/an.
Un autre atout de ce projet réside dans sa contribution à la lutte contre le stress hydrique que connaît la Tunisie ces dernières années et particulièrement la région de Sousse, connue pour être l'une des principales provinces dans la production nationale d'olive, une filière agricole qui nécessite d'énormes réserves d'eaux.
Les prévisions tablent sur le traitement de pas moins de 19 millions de m3 d'eaux usées par an et la fourniture de 18 millions de m3 d'eau d'irrigation agricole aux zones environnantes.
Après l'achèvement de la station d'épuration de Sousse, la capacité de traitement des eaux usées a remarquablement allégé la pression de traitement des eaux usées dans la zone urbaine de Sousse et la zone industrielle de la ville, d'autant plus que ce projet a considérablement amélioré l'odeur autour de l'ancienne zone de rejet des eaux usées.
Par ailleurs, la station utilise son propre biogaz dans un système combiné de chaleur et d'électricité pour remplacer l'électricité du réseau, ainsi que les combustibles fossiles pour le chauffage du digesteur, ce qui permet de réaliser d'importantes économies sur les coûts énergétiques. L'utilisation de ce biogaz propre et renouvelable provenant de la digestion des boues peut aussi réduire les émissions de polluants tels que l'oxyde d'azote, le dioxyde de soufre et le dioxyde de carbone. Fin