Un artiste camerounais souhaite des échanges culturels fructueux avec la Chine (REPORTAGE)

YAOUNDE, 25 mars (Xinhua) -- La journée était ensoleillée à Yaoundé, la capitale camerounaise. Junior Esseba a rassemblé sa troupe pour répéter un spectacle visant à défaire discrimination sociale et violence par le biais du théâtre.

Alors que les lumières s'éteignaient et que l'obscurité enveloppait la salle du théâtre Karefour, une actrice est montée sur scène sous deux lampes teintées mais lumineuses pour adresser au public un plaidoyer passionné en faveur de la fin de l'injustice et du terrorisme.

Homme jovial et plein d'humour, M. Esseba est un passionné de théâtre. Ses spectacles parlent souvent d'amour et d'humanité.

"Quand je fais un spectacle, surtout avec cette dernière représentation, il y a des gens qui pleurent parce qu'ils regardent le théâtre, parce que cela leur parle, c'est pour cela qu'ils laissent éclater leur émotion", a déclaré ce metteur en scène et artiste de 48 ans.

"Je ne voulais pas faire du théâtre pour m'amuser. Je voulais aborder des sujets sérieux et les mettre en scène de manière fictive", a-t-il indiqué.

Ce père de quatre enfants dit que ce sont les séries télévisées et les films chinois qui l'ont incité à devenir artiste. Dans le village où il a grandi, M. Esseba a regardé de nombreux films chinois, dont "Le Temple de Shaolin" avec Jet Li, qui a suscité l'admiration de tous.

"Lorsque nous avons fini de regarder le film, nous avons pensé que nous pourrions nous battre comme les acteurs", a-t-il déclaré avec un large sourire.

L'amour de M. Esseba pour le théâtre s'est développé à partir de là, et aujourd'hui, il est devenu une figure emblématique de l'industrie du spectacle au Cameroun, à la tête de sa propre troupe, Théâtre en Folie.

"On va dans les écoles, on va dans les quartiers, faire du théâtre à ciel ouvert. Aujourd'hui, on voit des jeunes qui s'engagent là-dedans, dans le théâtre, parce qu'ils ont un rêve, cela veut dire qu'on a fait un bon travail", a déclaré M. Esseba, qui dirige également le Centre camerounais de l'Institut international du théâtre.

Il se rendra en Chine pour assister à la célébration de la Journée Mondiale du Théâtre 2024, prévue du 27 au 29 mars à Langfang, dans la province du Hebei (nord de la Chine).

"Je ne suis jamais allé en Chine. Ce sera ma première fois," a déclaré M. Esseba. "J'ai beaucoup d'attentes."

"Le moment est venu pour nous de nous ouvrir à d'autres puissances mondiales et la Chine peut être un partenaire très sûr", a-t-il ajouté. "Nous sommes un pays en développement et nous aimerions aussi bénéficier de l'expertise chinoise en matière de culture. Nous voulons que le théâtre soit aussi populaire que le football."

"Si la Chine peut nous ouvrir ses portes, ce sera bénéfique pour nous", a déclaré M. Esseba, ajoutant qu'il se réjouissait d'entamer des échanges culturels avec des partenaires chinois lors de la célébration de la Journée mondiale du Théâtre en Chine. Fin