L'empreinte d'un sinologue français sur les échanges culturels entre la France et la Chine
BEIJING, 29 avril (Xinhua) -- Dans un coin tranquille de Paris, en France, la lumière matinale baigne le salon du professeur Roger Darrobers, éminent sinologue retraité de l'université Paris-Nanterre. Ce sanctuaire, où les étagères débordent de livres en chinois, témoigne d'une carrière dédiée à l'étude et à l'enseignement de la civilisation chinoise.
Ancien attaché culturel en Chine, M. Darrobers a également marqué les échanges culturels entre la France et la Chine par des initiatives significatives durant ses années de service.
Dans une interview exclusive à Xinhua, M. Darrobers partage ses réflexions sur l'évolution de l'intérêt pour le chinois en France, qui, depuis les années 1970, est devenu la langue non européenne la plus enseignée et la quatrième langue étrangère la plus enseignée derrière l'anglais, l'espagnol et l'allemand.
"Même si la popularité d'autres langues comme le coréen a récemment augmenté, l'attrait pour le chinois reste fort, soutenu par un engouement constant pour la culture chinoise", explique-t-il.
L'ancien attaché culturel met en lumière les projets qu'il a dirigés et qui ont enrichi le dialogue culturel franco-chinois : "Au cours de mon mandat au Service de coopération et d'action culturelle de l'Ambassade de France en Chine, nous avons facilité les échanges intellectuels en invitant en Chine des philosophes de renom tels que Paul Ricœur, Jacques Derrida, et le membre de l'Académie française Jean-Luc Marion".
Selon lui, ces initiatives, réalisées en collaboration avec des institutions comme le Département de philosophie de l'Université de Pékin, ont grandement contribué à renforcer les liens universitaires et culturels entre nos deux pays.
Il souligne également l'importance de la présentation et de la traduction des œuvres littéraires et philosophiques, comme celles de Zhu Xi, pour enrichir la compréhension mutuelle.
Traduire et promouvoir la pensée de Zhu Xi en France est important, car bien que son influence soit immense en Chine, il reste relativement méconnu ici, explique le professeur, "mes recherches visent à combler cette lacune".
M. Darrobers insiste sur la nécessité de continuer à investir dans les échanges littéraires et artistiques. "Il est impératif de maintenir et d'élargir les programmes de traduction littéraire pour favoriser une meilleure appréciation réciproque de nos héritages culturels. Les œuvres contemporaines chinoises, en particulier, devraient être plus accessibles au public français."
Pour conclure, M. Darrobers adresse un conseil aux futurs sinologues et étudiants en chinois : "Pour vraiment comprendre la Chine, il est essentiel de s'immerger dans sa culture et de parcourir ses diverses régions. Cette expérience directe est inestimable pour apprécier la richesse et la diversité du pays." Fin