Le grand projet chinois aide de jeunes Egyptiens à se développer
Levée à 8h du matin, Nahla Emad se rend avec entrain à son bureau pour entamer une nouvelle journée de travail.
Pour cette jeune femme de 31 ans, le fait de travailler depuis sept ans dans la Zone de coopération économique et commerciale sino-égyptienne de Suez (SETC) a grandement changé son attitude envers le peuple chinois ainsi que sa propre vie.
"Maintenant, tout ce qui se passe au travail devient une routine et l'entreprise est comme ma famille. Je vis ici, je travaille ici et j'ai bâti ma famille ici", confie-t-elle à Xinhua.
Créée en 2009, la zone SETC, d'une superficie initiale de 1,34 km2, attire désormais 65 entreprises et des investissements de plus d'un milliard de dollars, tout en offrant des milliers d'emplois aux populations locales. Un autre projet d'expansion de six kilomètres carrés est en construction.
Située à Aïn Sokhna, près du canal de Suez, et à environ 120km à l'est du Caire, cette zone est aujourd'hui la ''première ville chinoise d'Egypte''.
Elle est devenue un projet de coopération phare entre la Chine et l'Egypte dans le cadre de l'initiative "la Ceinture et la Route" proposée par le président chinois Xi Jinping en 2013.
Comme le dit Mme Emad, cette zone semblable à un jardin, exploitée par la société d'investissement chinoise TEDA, fait figure de véritable famille pour quelque 250 employés égyptiens qui travaillent sur des projets de développement.
"J'étais jeune et sans expérience quand j'ai rejoint l'équipe TEDA, mais maintenant je suis gestionnaire au département marketing", se réjouit Nahla Emad, ajoutant qu'elle n'avait jamais rêvé à pareille promotion.
Fière de parler de son travail, la jeune gestionnaire dit qu'elle travaille de 9h à 17h tous les jours, avec une pause déjeuner d'une heure, ajoutant que la compagnie offre le transport au personnel rentrant chez lui pour le week-end.
"Ma vie à TEDA est stable et bien organisée. Je progresse tous les jours", dit-elle.
"J'ai appris des Chinois la concentration au travail, le perfectionnisme et le désir constant de se développer personnellement, autant de principes utiles auquel je me référerai à l'avenir'', assure la jeune femme.
En ce qui concerne la collaboration avec ses collègues chinois, Mme Emad assure à Xinhua que tous "ont une bonne compréhension des habitudes, des traditions et des coutumes égyptiennes. Ainsi, ils savent comment gérer les contacts avec nous et se soucient toujours de nos sentiments au travail''.
Elle estime que l'entreprise montre l'exemple en matière d'interaction culturelle sino-égyptienne dans un environnement cohérent où les cultures et l'expertise sont partagées.
Dans le bâtiment de sept étages abritant les bureaux de TEDA, tout le monde travaille en bon ordre. Un panneau sur le mur de chaque pièce montre en détail l'avancée du travail et les règlements.
Dans l'une des pièces claires et spacieuses, Amira Reda, également 30 ans, est occupée à préparer de nouveaux projets avec un collègue. "Je travaille pour TEDA depuis 2008 au service administratif et je suis désormais responsable de la gestion opérationnelle de l'entreprise", explique-t-elle.
"Au cours de ces huit années à TEDA, ma personnalité a changé : d'abord timide et immature, j'ai gagné confiance en moi. Je suis très fière de moi", dit-elle à Xinhua dans un sourire.
Mme Reda précise qu'outre un environnement de travail sain et une bonne coopération entre les deux parties, l'entreprise organise tous les ans des stages de formation en Chine ou en Egypte afin d'améliorer l'efficacité et les connaissances de son personnel.
"Je suis allée en Chine pour un stage il y a deux ans et c'était vraiment un voyage inoubliable", se souvient Amira Reda, l'air très professionnelle dans ses vêtements de bureau de style égyptien.
Après plusieurs années de travail avec ses collègues chinois, elle pense que la culture chinoise repose sur le respect, l'inclusivité et la prudence.
Elle assure que son entreprise contribue à améliorer les conditions de vie de son personnel égyptien en lui offrant des avantages sociaux bienvenus tels que le logement, les transports, etc.
"En tant qu'employée dans une société (égyptienne) dominée par les hommes, j'ai maintenant mon propre appartement et ma propre voiture, alors que la jeune génération qui travaille ici a de bonnes opportunités de réaliser ses ambitions", a-t-elle déclaré.
Nouveau venu, Ahmed Soliman, 20 ans, a l'air actif, ambitieux et plein de curiosité.
"Je suis nouveau à TEDA, mais je me sens énergique tous les jours, avec beaucoup de travail à faire et beaucoup de choses à apprendre", déclare le jeune homme à Xinhua. "Les Chinois se soucient tellement de chaque détail au travail, ce qui est essentiel pour parvenir à l'excellence", ajoute-t-il.
M. Soliman pense que travailler dans une entreprise chinoise l'a aidé à comprendre pourquoi la Chine a réalisé un tel bond économique, vantant la détermination et le sérieux des Chinois au travail.
"Chaque fois que je regarde mes supérieurs égyptiens ici, je me rends compte que cet endroit offre une véritable chance de développement de carrière, ce qui me donne de l'espoir pour l'avenir", s'enthousiasme-t-il.