(Bilan 2017) L'initiative "la Ceinture et la Route" bénéficie à davantage de pays et de peuples
L'année 2017 a vu l'initiative chinoise "la Ceinture et la Route" bénéficier à davantage de pays et de peuples.
L'année en cours pourrait marquer une étape importante dans la matérialisation de cette initiative. A la fois une vision et une solution issue de la sagesse chinoise valorisant la paix et l'harmonie, elle vise à une prospérité commune et préserve la mondialisation au milieu d'incertitudes et de défis tels que les poussées du protectionnisme, du nationalisme et de l'isolationnisme dans des pays occidentaux.
"La Chine est une source d'inspiration pour plusieurs pays", analyse Andreï Vinogradov, un politologue à l'Académie des sciences russe. "Ses succès et son expérience historique permettent d'offrir au monde une solution basée sur une coopération mutuellement bénéfique".
UN CONSENSUS QUI S'ETEND
Quatre ans depuis son lancement par le président chinois Xi Jinping, l'initiative se marie bien aux stratégies de développement respectives des pays participants.
Par exemple, à la mi-mars, une résolution des Nations Unies sur l'Afghanistan a qualifié ce projet chinois de clé pour la reconstruction du pays ravagé par la guerre et le renforcement de l'intégration régionale.
L'initiative vise à élargir les réseaux d'infrastructures, de commerce et d'investissements pour connecter l'Asie à l'Europe et l'Afrique le long des anciennes Routes de la soie.
En outre, "la Ceinture et la Route" doit guider le monde vers "une communauté de destin pour l'humanité", une autre vision élaborée par la Chine en raison de sa responsabilité à répondre aux défis mondiaux et gravée dans de multiples résolutions onusiennes.
L'initiative convient bien à l'Agenda 2030 de l'ONU pour le développement durable, selon le secrétaire général de l'organisation, Antonio Guterres. Dans un message lors d'un forum organisé en novembre dernier en Nouvelle-Zélande, il a noté "de claires synergies" entre eux.
Tous deux s'efforcent de "lier les pays ensemble dans des réseaux commerciaux et de bénéfices mutuels", visant à "approfondir la connectivité globale", a-t-il expliqué.
Au cours de l'année coulée, l'initiative chinoise a répondu à davantage d'appels en faveur d'ouverture, d'inclusion, de croissance novatrice et de commerce plus libre et plus équitable lors de réunions multilatérales tels que le Forum de Davos, le sommet du G20 et le sommet des BRICS. Elle a poussé en faveur de plus de partenariats et a été saluée comme un bien public bienvenu.
Les perspectives qu'elle offre ont attiré plus de 1.500 représentants venus de plus de 130 pays et 70 organisations internationales, générant la signature de près de 70 accords lors du Forum de l'initiative "la Ceinture et la Route" pour la coopération internationale qui s'est tenu en mai à Beijing, une étape importante marquant une nouvelle phase de sa mise en oeuvre.
Avec le soutien politique apporté par les dirigeants chinois, en plus de la confiance qu'apporte la croissance stable de la Chine, cette initiative a convaincu cette année plus d'observateurs et de sceptiques que jamais. De façon notable, plus de 250 responsables commerciaux japonais ont affiché en novembre leur intérêt à jouer un rôle dans le grand récit de l'initiative.
Les projets d'infrastructures ont reçu un vote de confiance en décembre lorsque la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures (BAII), principale source de financement de l'initiative, est passée de 57 à 84 pays et régions membres, alors qu'elle n'a que deux ans d'existence.
"La Ceinture et la Route" offre de nouvelles opportunités pour le développement et les milliards de personnes habitant dans les régions concernées", a noté le vice-président du Parlement tchèque, Vojtech Filip, lors d'une visite en décembre à Beijing.
DAVANTAGE DE PROJETS
Un nombre croissant de couloirs économiques, de chemins de fer, d'autoroutes, de ports et de centrales électriques, entre autres, sont imaginés, puis réalisés le long de "la Ceinture et la Route".
La coopération se fonde sur une vaste consultation avec les pays participants, qui voient ces projets comme un moyen de stimuler la croissance économique.
Dans le cadre de l'initiative, les entreprises chinoises ont investi environ 50 milliards de dollars et aidé à construire 75 zones de coopération économique et commerciale dans 24 pays, créant plus de 209.000 emplois, selon les données officielles.
Elle joue un rôle important en Australie dans le développement du nord du pays, a ainsi dit l'ancien ministre australien du Commerce Andrew Robb.
Elle aide à poser "l'une des pierres angulaires majeures sur la route de la transformation du Kenya en un pays industrialisé, prospère et à revenu intermédiaire", confiait en mai le président Uhuru Kenyatta lors du lancement du premier train de voyageurs sur la ligne ferroviaire de 472km reliant la ville portuaire de Mombasa à Nairobi, la capitale. Ce chemin de fer constitue le plus grand projet d'infrastructures de ce pays d'Afrique de l'Est depuis son indépendance en 1963.
Au Laos, une ligne ferroviaire en construction transformera ce pays asiatique enclavé en un pays relié aux autres par la terre.
Les chemins de fer construits ailleurs avec les compétences chinoises relieront des villes à l'intérieur et à l'extérieur de la Thaïlande, de la Serbie, de la Hongrie et d'autres pays, tout en plaçant le développement local sur une voie rapide, ou en offrant simplement des voyages plus rapides et plus pratiques dans la vie quotidienne, ainsi que des emplois mieux payés.
Parallèlement à ces progrès terrestres, les opérations dans le port de Hambantota au Sri Lanka ont été lancées en décembre, permettant à ce pays de relier d'autres pôles le long de "la Ceinture et la Route", tels que les ports du Pirée en Grèce et de Gwadar au Pakistan.
L'Arctique n'est pas oublié. La Russie et la Chine se sont mis en accord en juillet pour trouver un raccourci entre le Pacifique et l'Atlantique via les eaux glacées du Passage du Nord-Ouest. Les coûts de fret global par an pourraient être réduites de 50 à 120 milliards de dollars.
Cette Route de la soie sur glace via l'Arctique est largement considérée comme la troisième branche de "la Ceinture et la Route", ajoutant une autre route maritime à celle partant de la mer de Chine méridionale vers l'océan Indien, l'Afrique et la Méditerranée, et celle allant en direction du Pacifique Sud et de l'Océanie.