Les entreprises étrangères, aussi, bénéficient de "la Ceinture et la Route"
En s’associant à des partenaires chinois, les multinationales tirent largement parti de l’initiative "la Ceinture et la Route".
De nouvelles données démystifient l’initiative "la Ceinture et la Route" proposée par la Chine. Celle-ci vise à renforcer les nations sur les anciennes Routes terrestre et maritime de la soie, mais également au-delà, par le biais de réseaux commerciaux et d’infrastructures à travers l’Asie, l’Afrique et l’Europe.
Quatre années se sont écoulées depuis le lancement de cette initiative. Les faits, comme les chiffres, indiquent clairement que même les entreprises multinationales non-chinoises et non-asiatiques sont en bonne position pour bénéficier massivement de "la Ceinture et la Route".
Nombre de ces multinationales cherchent à tirer profit des opportunités colossales que l’initiative a engendrées. Certaines d’entre elles se sont déjà associées, ou sont en cours d’association, avec des partenaires chinois dans les pays et régions concernées par "la Ceinture et la Route", visant à obtenir une part de ce gigantesque gâteau commercial et d’infrastructures.
Le géant de l’ingénierie et de l’électronique basé à Munich, Siemens, est par exemple en train d’intensifier la collaboration sur les projets liés à "la Ceinture et la Route" dans divers pays et régions.
D’après Cedrik Neike, membre du Comité de direction de Siemens, l’entreprise prévoit cette année de coopérer davantage avec des partenaires chinois dans le cadre de cette initiative.
Siemens fait partie des premières entreprises étrangères à s’être associée à des entreprises chinoises pour explorer conjointement les marchés étrangers. Elle a débuté ses activités en Chine il y a près de 20 ans et sa croissance s’est accélérée ces dernières années à la suite du lancement de l’initiative "la Ceinture et la Route" et avec le développement rapide sur la scène internationale des entreprises chinoises spécialisées dans l’ingénierie, l’approvisionnement et la construction.
En 2016, Siemens s’est associée à plus de 100 entreprises chinoises d’EPC (EPC pour Engineering, Procurement and Construction) pour explorer plus de 60 marchés à l’étranger. Ses partenaires incluent la China National Petroleum Corporation (CNPC), le plus grand producteur de pétrole de Chine, ainsi que la China Petroleum and Chemical Corporation (Sinopec) et la Power Construction Corporation of China (POWERCHINA).
Selon Cedrik Neike, les contrats EPC remportés par les entreprises chinoises valent près de 125 milliards de dollars (102 milliards d’euros). Siemens table sur un potentiel cumulatif au cours des dix prochaines années dépassant les 1000 milliards de dollars.
A l’instar de Siemens, de nombreuses multinationales occidentales avec des technologies de pointe et une empreinte mondiale ont accordé leur soutien aux entreprises chinoises cherchant à s’internationaliser et à s’adapter aux marchés locaux à l’étranger, dans les domaines notamment de l’énergie, du pétrole et gaz naturel, des produits chimiques, des minerais ou encore des matériaux de construction.
L’entreprise General Electric (GE) basée à Boston est l’une des premières multinationales à être entrée sur le marché chinois il y a plus d’un siècle. Elle a décidé d’explorer conjointement les nouvelles opportunités de l’énergie éolienne au Pakistan en s’associant avec POWERCHINA.
Cette mesure fait partie de la dizaine de projets engagés par GE au Pakistan dans le domaine de l’énergie avec des partenaires EPC chinois au cours de ces dernières années.
John Rice, le vice-président de GE, a déclaré que l’initiative "la Ceinture et la Route" était un exemple éclatant de la façon dont GE pouvait bénéficier de l’ouverture de la Chine.
« Dans de nombreux cas, nous sommes bien équipés pour être un bon partenaire dans l’initiative "la Ceinture et la Route" et nous pouvons également en bénéficier », a-t-il déclaré lors d’une précédente interview au cours de sa visite en Chine avec la délégation commerciale accompagnant le président américain Donald Trump.
Honeywell International, le conglomérat basé aux Etats-Unis spécialisé dans la production manufacturière et la technologie, est également engagé depuis de nombreuses années dans l’approvisionnement en produits automatisés et d’autres technologies pour les projets énergétiques et d’infrastructures, comme le projet de gazoduc entre la Chine et l’Asie centrale.
Les régions à forte croissance pour Honeywell représentent constamment plus de 80 % de la croissance de l’entreprise et la Chine représente la plus grande part de celle-ci. Le pays est le deuxième plus grand marché de l’entreprise depuis 2013 et actuellement le plus grand contributeur unique à sa croissance mondiale.
Pour les spécialistes, "la Ceinture et la Route" crée des opportunités commerciales et de croissance à la fois pour les entreprises chinoises et étrangères.
Selon l’Institut Mercator de sinologie (MERICS), les régions et pays concernés par cette initiative représentent près de 30 % de l’économie mondiale. D’après la Banque de Développement de Chine, des projets d’une valeur de 900 milliards de dollars sont aujourd’hui en cours de réalisation ou de conception.
De nombreuses entreprises occidentales sont intéressées par une contribution à cette initiative, proposant des technologies ou une connaissance des conditions locales, explique Zhang Jianping, directeur du Bureau pour la coopération internationale de la Commission nationale du développement et de la réforme (CNDR).
Selon lui, les multinationales peuvent également bénéficier d’une meilleure connectivité sur le long terme, alors que les marchés de "la Ceinture et la Route" continueront de se développer et que l’amélioration des infrastructures pourrait entrainer l’ouverture de nouveaux marchés et soutenir au final la croissance économique mondiale.