Jean-Pierre Raffarin parle de la Chine à Beijing
La réunion annuelle du Forum asiatique de Bo'ao s'est clôturée le 11 avril. L'ancien premier ministre français Jean-Pierre Raffarin, de retour de Bo'ao, a tenu une conférence de presse à l'ambassade de France à Beijing. Il s'est exprimé à cette occasion sur le Forum, sur la réforme et l'ouverture, sur l'initiative « la Ceinture et la Route » des Nouvelles Routes de la soie et sur les relations sino-françaises.
La paix et le développement au cœur du discours du président Xi Jinping
Le 10 avril, le président chinois Xi Jinping a assisté à la cérémonie d'ouverture du Forum asiatique de Bo’ao et a prononcé un discours intitulé « L’ouverture crée la prospérité, l’innovation guide l’avenir ». Il a souligné que les nations doivent suivre la marche du temps, adhérer aux principes d'ouverture et de bénéfices mutuels, avoir le courage d’adopter de nouvelles idées et avancer inlassablement vers l'objectif de bâtir une communauté de destin pour toute l’humanité.
Jean-Pierre Raffarin a remarqué que Xi Jinping avait insisté sur la coopération internationale, la paix et le multilatéralisme, ce qui a suscité une large adhésion de tous milieux. En réponse à une question de China.org.cn, il a salué le discours du président chinois. « J’ai trouvé qu’il y avait une orientation vraiment pacifique, et je crois que c’est vraiment ce dont le monde a besoin aujourd’hui. Les peuples veulent le développement, pour le développement il faut la paix, et je crois que c’est un sujet sur lequel on peut voir un rapprochement entre le président Macron et le président Xi Jinping », a-t-il observé.
Des réformes nécessaires pour s'adapter aux changements du monde
M. Raffarin a noté qu’à la suite de sa visite en Chine en janvier dernier, le président Macron a souhaité consolider la coopération entre la Chine et la France, en particulier pour la réussite des entreprises et des investissements, car cela était l’un des objectifs majeurs de sa visite.
« Le président Macron est un adepte de la réforme et de l’ouverture. Il se trouve que quarante ans après que Deng Xiaoping a lancé cette mobilisation, nous voyons bien que cela concerne tous les pays. Nous avons tous des réformes à faire pour adapter nos sociétés aux changements du monde. Le rôle important que joue aujourd’hui le président de la République française dans la réforme des institutions européennes et dans la dynamique nouvelle de l’Union européenne avec les changements qui sont en cours, nous donne aussi des opportunités pour mobiliser nos énergies et renforcer notre coopération avec la Chine », a déclaré l’ancien premier ministre.
« Le président chinois a annoncé hier à Bo’ao des réformes importantes en ce qui concerne l’accès au marché, la réforme de certains secteurs comme l’assurance, l’automobile, la propriété intellectuelle et les importations », a observé M. Raffarin. La situation est propice du côté français comme du côté chinois au renforcement de la coopération bilatérale, a-t-il estimé.
La France participera activement à l'initiative « la Ceinture et la Route »
En tant que représentant spécial du gouvernement français pour l'initiative « la Ceinture et la Route », M. Raffarin a souligné que la position de la France est très claire. « Comme le président de la République française l’a dit, c’est un projet dont nous voyons la dimension internationale majeure pour la croissance, pour le développement des pays traversés, pour l’Union européenne », a-t-il rappelé.
M. Raffarin a déclaré que la France se concentrera sur la promotion de la coopération et des projets bilatéraux dans des domaines qui ont déjà obtenu de bons résultats, comme les transports et la construction d’infrastructures. Il existe pour la France des dossiers prioritaires, notamment dans l’agroalimentaire, le nucléaire civil, ou encore l’aviation, a-t-il révélé.
En réponse à une question sur les doutes exprimés par certains sur l’initiative chinoise, M. Raffarin a déclaré: « Je me souviens dans ma jeunesse, quand les premières bouteilles de Coca-Cola sont arrivées en France, il y avait de grandes inquiétudes sur les produits américains. Et un peu plus tard, dans ma bonne ville de Poitiers, nous avons arrêté des magnétoscopes japonais. Il ne faut pas s’inquiéter à l’excès de certaines réactions; quand un projet a une certaine puissance, il est souvent compréhensible qu’il y ait ici ou là quelques réactions d’incertitude ». Il a également indiqué que durant leur rencontre, « le président chinois Xi Jinping a bien dit qu’il n’y a pas de calcul sous l’initiative, ce n’est pas le plan Marshall. »