"La Ceinture et la Route" ouvre des "opportunités supplémentaires" aux acteurs agricoles français (expert)
L'initiative chinoise "la Ceinture et la Route" est synonyme d'"opportunités supplémentaires" pour les acteurs agricoles et agro-alimentaires en France, alors que les besoins alimentaires de la Chine sont colossaux et les modes de vie de la société chinoise en évolution, avec notamment l'émergence de la classe moyenne. C'est l'analyse de Sébastien Abis, chercheur associé à l'Institut des Relations Internationales et Stratégiques (IRIS), dans un article publié récemment sur le site internet de l'Institut.
Les approvisionnements extérieurs complètent de plus en plus les récoltes nationales de la Chine, a indiqué M. Abis.
Du fait de l'évolution des modes de vie de la société chinoise, la croissance de la consommation de viande (bovine et porcine essentiellement) conduit la Chine à en importer de plus en plus, sans oublier les besoins en produits laitiers qui font que le pays achète sur les marchés tout en investissant fortement à l'étranger, a indiqué le spécialiste français.
"En France, des unités de transformation ont été créées en Bretagne pour le segment du lait infantile, illustrant l'attractivité du pays pour certaines gammes de productions agricoles qui s'avèrent sûres et performantes, en quantité et en qualité, vu de l'extérieur. D'autres filières sont concernées par les investissements chinois : les vins dans le Bordelais depuis plusieurs années, les semences compte tenu de leur caractère stratégique, ou encore les céréales", a rappelé M. Abis.
Dans ce contexte, il ne faut pas sous-estimer la dimension agricole dans l'initiative chinoise "la Ceinture et la Route", qui est également "une autoroute vers les assiettes des ménages chinois au service de la sécurité alimentaire du pays", a-t-il noté.
Avec l'initiative "la Ceinture et la Route", les dynamiques déjà à l'œuvre peuvent s'amplifier. Un plus grand nombre de produits agricoles européens et français sont ainsi susceptibles de prendre le chemin de la Chine dans un avenir proche, a prévenu l'expert.
Seules 3% des importations de la puissance asiatique proviennent actuellement de France dans les secteurs agricole et agro-alimentaire. Cela représente donc "des opportunités supplémentaires" pour les acteurs français du secteur qui chercheraient à mieux pénétrer le marché chinois ou ceux du continent asiatique, a indiqué M. Abis.
Dans le même temps, il est probable de voir augmenter les investissements chinois dans le secteur agricole européen et français, à tous les niveaux, en amont comme en aval des filières. De plus, il est important de mentionner les outils logistiques et les plateformes de commerce, notamment digitales, qui constituent les maillons de compétitivité nécessaires au bon fonctionnement de ces flux, selon M. Abis.
"La France ne peut pas tourner le dos à l'initiative", a-t-il conclu.