La France doit jouer un rôle moteur dans le projet des Nouvelles Routes de la Soie, exhorte un rapport du Sénat
La France doit jouer un rôle moteur dans l'initiative chinoise des Nouvelles Routes de la Soie, officiellement appelée "la Ceinture et la Route", et l'Hexagone doit faire bouger l'Union européenne (UE), actuellement "grande absente", recommande un rapport du Sénat français qui a été récemment dévoilé à Paris.
Quatre sénateurs français, membres de la Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées, Pascal Allizard et Gisèle Jourda, tous deux co-présidents, ainsi que Jean-Noël Gurini et Edouard Courtial, ont rédigé le rapport de plus de 180 pages et 21 recommandations, intitulé : "Pour la France, les Nouvelles Routes de la Soie: simple label économique ou nouvel ordre mondial?".
"L'Europe est en train de rater le projet. On a intérêt à rattraper très rapidement notre retard. Même si l'on ne le fait pas, le projet se fera et il vaut mieux être dedans", alertent les quatre sénateurs qui attendent de la France qu'elle développe "encore plus sa relation bilatérale avec la Chine" et surtout qu'elle joue un rôle "extrêmement moteur" au sein de l'UE face à cette initiative colossale de la Chine.
Les sénateurs ont gardé à l'esprit la visite d'Etat en Chine, du 8 au 10 janvier 2018, du président français Emmanuel Macron qui a fait un discours à Xi'an, capitale de la province chinoise du Shaanxi (nord-ouest), le 9 janvier pour donner une nouvelle impulsion à la relation bilatérale franco-chinoise, et la perpétuer dans l'histoire qui lie les deux pays.
"La France, mais aussi l'Europe, stimulée dans ce domaine par une France que nous voulons aussi lucide que dynamique, doivent prendre part à cette initiative", écrivent les sénateurs dans leur rapport.
"Peut-on après des années de ralentissement économique refuser de participer au projet de développement mondial porté par la Chine?", s'interrogent-ils.
Les sénateurs avaient très certainement à l'esprit les convictions du général de Gaulle en publiant en introduction de leur rapport un extrait de sa décision de faire reconnaître la République populaire de Chine par la France en 1964.
"La Chine est une chose gigantesque. Elle est là. Vivre comme si elle n'existait pas, c'est être aveugle, d'autant qu'elle existe de plus en plus", avait alors déclaré le président de Gaulle.
Ils émettent 21 recommandations à joindre l'initiative chinoise dans des domaines économique, culturel et géographique. Ces recommandations comprennent quelques articles qui imitent évidemment les réussites de la Chine dans le cadre des Nouvelles Routes de la Soie.
Quelques articles visent également à renforcer les infrastructures de la France pour mieux profiter de l'initiative chinoise, tel que "Favoriser l'intermodalité et les connexions entre le réseau ferroviaire français et le réseau ferroviaire européen, en particulier par la réalisation de la liaison à très grande vitesse entre Lyon et Turin, afin que la desserte de la France s'améliore".
"Connaître toutes les opportunités d'implantations d'entreprises chinoises dans le cadre des Nouvelles Routes de la Soie dans les réserves foncières dont les ports français", recommandent également les sénateurs français.