FCSA : optimiser les synergies entre les projets stratégiques africains et l'initiative de "la Ceinture et la Route"
Réunis à Beijing depuis lundi pour le Sommet du Forum sur la coopération sino-africaine (FCSA), les chefs d'Etats et de gouvernements africains appellent à optimiser les synergies entre les projets stratégiques nationaux, l'Agenda 2063 de l'Union africaine (UA), l'Agenda 2030 des Nations unies et l'initiative chinoise "la Ceinture et la Route".
"Nous devons optimiser les synergies entre l'Agenda 2063 et l'initiative dite de 'la Ceinture et la Route', a déclaré le président de la commission de l'UA, Moussa Faki Mahamat, lors d'un discours prononcé à l'ouverture du sommet.
"A ce sujet, je sais bien les inquiétudes exprimées ici et là quant au risque de surendettement et à ses conséquences. Outre le fait que ces risques doivent être relativisés, la réalité est que les besoins en financement de l'Afrique sont tels qu'elle se doit de saisir toutes les opportunités qui s'offrent à elle et, en l'espèce, si généreusement par la Chine", a expliqué l'ancien Premier ministre tchadien.
En fait, "la Ceinture et la Route", lancée il y a cinq an par le président chinois Xi Jinping, bénéficiera à la connectivité entre les pays asiatiques, africains et européens, ainsi qu'à l'industrialisation en Afrique, comme l'a dit le président namibien Hage Geingob lors de sa rencontre avec le président Xi à la veille du sommet de Beijing.
Cette initiative est "un important moyen de consolider l'engagement régional, renforcer les liens commerciaux entre la Chine et d'autres pays et aborder les réseaux d'infrastructures qui doivent être renforcées dans de nombreux pays en développement", selon Abebe Selassie, directeur du département africain du FMI.
"L'Afrique en 2063 aura plus de deux milliards d'habitants. Ayant intégré l'initiative chinoise avec des infrastructures qui traversent l'Afrique, les chemins de fer, les routes et les autres programmes de développement, ce continent s'intégrera mieux à l'économie mondiale", a souligné le président congolais Denis Sassou Nguesso dans un entretien accordé à Xinhua avant son déplcement à Beijing.
"Au Zimbabwe, nous sommes très engagés en faveur de 'la Ceinture et la Route'. Nous ne voulons pas que le Zimbabwe soit laissé de côté, parce que nous souhaitons être reliés aux marchés mondiaux et à l'économie globale", a noté le président zimbabwéen, Emmerson Mnangagwa, avant le sommet de Beijing.
En tant que l'un des premiers pays soutenant l'initiative "la Ceinture et la Route", l'Egypte est convaincue que l'initiative pourra créer de nombreuses opportunités pour leur coopération bilatérale, ainsi que pour la coopération internationale et régionale, a déclaré le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi. Lors de sa rencontre avec M. Xi à la veille du sommet de Beijing, celui-ci a fait savoir que la Chine était prête à aligner cette initiative avec la Vision 2030 de l'Egypte et le projet de développement du Corridor du canal de Suez.
"La Ceinture et la Route", dont le sujet important est "la connectivité", contribue notamment au développement des pays continentaux qui n'ont pas débouché sur la mer. Grâce à l'initiative chinoise, la Centrafrique, par exemple, est désormais capable de "transformer cet handicap en avantage", se félicte le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra.
"La Ceinture et la Route" est aussi une aubaine pour le développement d'infrastructures modernes des pays, comme le chemin de fer "Standard Gauge Railway" (SGR) du Kenya. "Le SGR et l'initiative 'la Ceinture et la Route' sont très importants dans les relations entre la Chine et l'Afrique, et en particulier entre la Chine et le Kenya", a souligné Raphael Tuju, secrétaire général du Parti Jubilee, parti au pouvoir au Kenya. "C'est vital dans la mesure où ça a désenclavé l'arrière-pays."
Le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré considère "la Ceinture et la Route" comme une bonne initiative puisqu'il s'agit de "la mondialisation sans frontière". Le monde doit renforcer la connectivité via des investissements dans les ports, les routes, les chemins de fer et les télécommunications, dont beaucoup sont associés à l'initiative "la Ceinture et la Route", a pour sa part fait remarquer le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, lors d'une interview avec des journalistes chinois avant le sommet de Beijing.
De son coté, le président chinois Xi Jinping a affirmé lundi, lors du Dialogue de haut niveau entre les dirigeants chinois et africains et des représentants d'entreprises, que "la Chine soutient les pays africains dans la construction conjointe de 'la Ceinture et la Route'". Et dans son discours prononcé le même jour, à l'ouverture du sommet du FCSA, le président chinois a appelé à l'alignement de la construction de "la Ceinture et la Route" avec l'application de l'Agenda 2063 de l'UA et de l'Agenda 2030 des Nations unies pour le développement durable, ainsi qu'avec les stratégies de développement des divers pays africains.
A cet effet, le Fonds de développement Chine-Afrique envisage d'accroître ses investissements en Afrique. Géré par la Banque de développement de Chine, ce fonds de placement d'investissements a été établi en 2007 après le Sommet de Beijing 2006 du FCSA avec un capital initial de 5 milliards de dollars qui s'élève aujourd'hui à 10 milliards de dollars.