L'ICR est une "contribution très importante" à l'économie mondiale, selon un responsable du FMI
L'initiative "la Ceinture et la Route" (ICR) proposée par la Chine est une "contribution très importante" à l'économie mondiale, a estimé Changyong Rhee, directeur du département Asie-Pacifique du Fonds monétaire international (FMI).
L'ICR contribue à stimuler le besoin en infrastructures dans les pays à revenu faible et à promouvoir la coopération régionale et la connectivité dans les investissements commerciaux, la mobilité humaine et les finances, a-t-il confié à Xinhua dans une récente interview accordée en marge des réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale.
La directrice générale du FMI, Christine Lagarde, et lui-même s'attendent à participer au 2e forum de l'ICR fin avril à Beijing, lequel devrait attirer des représentants venant d'une centaine de pays et quelque 40 chefs d'Etat et de gouvernement, a-t-il fait savoir.
"Le FMI maintient une collaboration très étroite avec les autorités chinoises dans la diffusion des meilleures pratiques à l'échelle internationale, notamment en termes de viabilité financière et de renforcement des capacités", a indiqué M. Rhee, ajoutant que le FMI avait créé un Centre Chine-FMI de développement des capacités à Beijing, afin de garantir la formation du personnel, de soutenir la construction d'institutions et de promouvoir la communication entre les pays le long de l'ICR.
Le FMI a révisé mardi à la hausse l'objectif de croissance économique de la Chine pour cette année à 6,3%, soit 0,1 point de pourcentage de plus par rapport aux prévisions de janvier, selon les Perspectives de l'économie mondiale 2019 actualisées en avril.
Cette révision à la hausse est le résultat combiné des progrès des négociations économiques et commerciales entre la Chine et les Etats-Unis, de la politique budgétaire plus expansionniste que prévu menée par la Chine et d'un ralentissement de l'économie mondiale, selon le responsable.
A mesure que la Chine s'enrichira, son taux de croissance baissera "naturellement", a néanmoins averti M. Rhee.
Cependant, avec un taux de croissance ralenti mais "un gâteau plus grand", la Chine contribuera davantage à l'économie mondiale, a-t-il assuré, ajoutant que ce pays représenterait plus de 30% de la croissance mondiale cette année.
Selon les prévisions du FMI, le taux de croissance des économies asiatiques pourrait s'établir à 5,4% entre 2019 et 2020, représentant plus de 60% de la croissance mondiale. "Par conséquent, je peux affirmer que les économies asiatiques sont toujours résilientes et demeurent au centre de la croissance mondiale", selon M. Rhee.
Il a également loué les efforts effectués par la Chine pour ouvrir son secteur financier et l'a encouragée à continuer de développer son marché financier afin de soutenir sa croissance économique sur le long terme.
Le secteur bancaire joue actuellement un rôle dominant dans le secteur financier et la Chine a besoin des marchés financiers pour compléter son secteur bancaire, a-t-il indiqué, ajoutant que le développement du marché des obligations était un "bon point de départ".
Soulignant l'importance de la présence étrangère sur le marché des obligations chinois, M. Rhee a estimé que cela améliorera non seulement l'efficacité du marché, mais stimulera également l'économie chinoise à long terme, car c'est un bon instrument pour mobiliser des capitaux étrangers alors que sa population vieillit et que son compte courant baisse, voire déficitaire.
Un marché des obligations bien développé contribuera également à l'internationalisation du renminbi, la devise chinoise, selon lui.