Il est insensé de mettre en péril les bonnes relations économiques avec la Chine, selon une députée allemande (INTERVIEW)

Cérémonie d'accueil du 10.000e voyage effectué par les trains de marchandises Chine-Europe, exploités par China-Europe Railway Express (Chongqing), à Duisburg, en Allemagne, le 11 juillet 2022. (Xinhua/Ren Pengfei)

Sans une coopération étroite avec la Chine, l'Allemagne et l'Europe risquent de s'isoler et de connaître un déclin industriel sur fond de la mondialisation, selon une députée allemande.

BERLIN, 24 juillet (Xinhua) -- "Il serait insensé de mettre en péril nos bonnes relations économiques avec la Chine", a déclaré Sevim Dagdelen, députée du Bundestag (la chambre basse du Parlement allemand), lors d'une récente interview accordée à Xinhua.

Sans une coopération étroite avec la Chine, l'Allemagne et l'Europe risquent de s'isoler et de connaître un déclin industriel sur fond de la mondialisation, a averti Mme Dagdelen, présidente du groupe parlementaire Die Linke (Parti de gauche) de la Commission des affaires étrangères du Bundestag.

Notant que la Chine est le principal partenaire commercial de l'Allemagne, elle a rappelé que l'Allemagne dépendait des importations en provenance de ce pays asiatique, en particulier en ce qui concerne les matières premières et les produits technologiques.

Des employés travaillent sur une chaîne de montage de la base de FAW-Volkswagen dans la ville chinoise de Tianjin (nord), le 11 janvier 2023. (Xinhua/Zhao Zishuo)

En outre, elle a souligné que l'économie allemande dépendait du marché chinois, arguant qu'environ 5.000 entreprises allemandes opéraient en Chine et que des centaines de milliers d'emplois en Allemagne dépendaient de cette coopération.

Mme Dagdelen, qui a achevé une visite en Chine cet été, a confié à Xinhua qu'après avoir échangé avec des fonctionnaires, des entrepreneurs et des universitaires chinois, elle avait été impressionnée par leur clairvoyance, leur réflexion et leurs actions axées sur le bien commun.

"Il est également clairement ressorti de mes entretiens que la Chine souhaite une coopération et des relations amicales avec l'Allemagne et l'Europe et qu'elle n'est pas intéressée par la confrontation", a-t-elle dit.

Mme Dagdelen a fait remarquer que le terme "réduction des risques" est différemment utilisé par différentes parties prenantes en Allemagne, mais "dans la plupart des cas, cela manque de sincérité".

"L'utilisation de ce nouveau terme semble découler de la prise de conscience qu'un découplage totalement incontrôlé d'avec la Chine conduirait à la désindustrialisation de l'Allemagne, avec des bouleversements sociaux massifs."

Photo non datée montrant le parc industriel sino-allemand dans le district de Shunyi à Beijing, capitale de la Chine. (Parc industriel sino-allemand/Distribution par Xinhua)

Elle a esimé que l'avenir des relations entre la Chine et l'Allemagne dépendrait du fait que les voix de la raison appelant à la coopération et au dialogue avec la Chine l'emportent sur celles de confrontation et d'escalade  en Allemagne.

S'exprimant sur l'autonomie stratégique de l'Europe, Mme Dagdelen a observé que la condition préalable à une politique européenne autonome et souveraine sur les plans diplomatique, économique et de sécurité serait l'émancipation de l'impérialisme américain et de la politique de confrontation de l'OTAN.

L'Union européenne devrait résister aux tentatives des Etats-Unis de maintenir leur puissance hégémonique mondiale et d'entraver le passage à un monde multipolaire, a-t-elle suggéré, ajoutant qu'une telle démarche renforcerait la paix, la sécurité et la prospérité des Européens.