GENEVE, 3 août (Xinhua) -- Le déploiement de taxis sans conducteur en Chine devrait ouvrir la voie à une planification urbaine plus intelligente, réduisant ainsi les embouteillages et l'empreinte carbone, a déclaré récemment à Xinhua un expert de l'Institut international pour le développement de la gestion (IMD), basé à Lausanne, en Suisse.
"C'est un sujet très opportun et passionnant, car les robotaxis amélioreront la sécurité routière, l'efficacité et l'empreinte carbone, mais c'est aussi un moyen de transport très pratique", a indiqué le professeur Howard Yu, directeur du Center for Future Readiness de l'IMD lors d'une interview vidéo.
En mars, Beijing a accordé des licences au géant chinois de la technologie Baidu et à la start-up de mobilité autonome Pony.ai pour exploiter les services de taxis sans conducteur. Au cours des quatre derniers mois, 116 taxis autonomes ont effectué plus de 1,5 million de trajets d'essai avec plus de 95% d'évaluations positives des passagers.
M. Yu a souligné que trois aspects sont cruciaux pour la poursuite du développement des taxis autonomes en Chine et au-delà : la préparation technologique d'un pays, son régime réglementaire et le taux d'adoption par les consommateurs.
En juillet, le Bureau de la zone de démonstration de conduite autonome de haut niveau de Beijing a annoncé le lancement de l'exploitation commerciale de véhicules autonomes. Il est prévu qu'une plus grande flotte de taxis sans conducteur sera bientôt disponible à la location à Beijing.
"La Chine est très forte grâce à son taux d'adoption autour des VE (véhicules électriques)", a commenté M. Yu. "Vous avez également des pays comme la Norvège, Singapour ou le Japon qui visent à remplacer les coûts de main-d'œuvre élevés et à relever le défi du vieillissement de la population."
Selon un rapport de l'entreprise d'information sur le monde informatique IHS Markit, le marché des taxis autonomes en Chine devrait atteindre 1.300 milliards de yuan (188,6 milliards de dollars américains) d'ici 2030, représentant 60 % du marché du VTC du pays à cette époque.
"La Chine a été à l'avant-garde de l'optimisation du trafic et de la sécurité routière", a estimé M. Yu.
En mars, l'indicateur de préparation future 2023 de l'IMD avait classé les principaux acteurs mondiaux générateurs de revenus dans les secteurs de la finance, de l'automobile et des biens de consommation emballés (CPG), en fonction de leur capacité à anticiper les défis futurs et à limiter leur exposition aux risques.
L'une des principales conclusions était la montée en puissance des acteurs chinois dans l'industrie automobile, avait indiqué M. Yu à Xinhua lors de la publication du rapport. Pour la première fois, BYD, Li Auto et XPeng de Chine sont tous entrés dans le top 10 de l'indicateur mondial.
Intérrogé sur la question de savoir si les voitures autonomes représentent l'avenir des transports, M. Yu a déclaré qu'il y aurait probablement une résistance initiale des consommateurs et une préférence pour les voies de circulation plus courtes.
"Les robotaxis sont sur le terrain, amenant les gens d'un point A à un point B. Mais ensuite, le grand potentiel devient l'urbanisme, le contrôle de la circulation, la réduction des embouteillages et l'optimisation des tarifs dans certaines zones, en recommandant des voies de circulation alternatives", a-t-il observé.
"Ce serait une manière beaucoup plus holistique de gérer les villes surpeuplées et de réduire également l'empreinte carbone, car cela pourrait également encourager un mode de covoiturage beaucoup plus systématique", a souligné M. Yu.
Fondé il y a 75 ans, l'IMD est une institution académique indépendante avec des campus à Lausanne et à Singapour, et depuis peu, une équipe locale à Shenzhen, dans le sud de la Chine. Depuis sa création, l'IMD a été une force pionnière en matière de recherche et de formation des cadres. Fin
