L'initiative "la Ceinture et la Route" (ICR) proposée par la Chine devrait stimuler la croissance de l'Afrique, et les gouvernements africains devraient prendre des mesures plus audacieuses pour mieux s'aligner avec les opportunités qu'elle offre, a déclaré Anzetse Were, une économiste basée à Nairobi.
"Les gouvernements européens et nord-américains considèrent toujours l'Afrique comme un continent pauvre, ravagé par la maladie et très corrompu, mais des pays comme la Chine considèrent l'Afrique comme un grand marché offrant de nombreuses opportunités économiques", a indiqué Mme Were, qui a fait en 2018 une étude approfondie de l'ICR après son adhésion à l'African Policy Institute, un groupe de réflexion créé il y a 20 ans.
Depuis l'introduction de l'ICR, la Chine et l'Afrique se sont associées pour construire un grand nombre de routes, de ponts, de voies ferroviaires, de centrales électriques et de ports, contribuant ainsi à briser l'impasse du développement en Afrique, a-t-elle signalé.
Le chemin de fer à écartement standard Mombasa-Nairobi (SGR), le plus grand projet d'infrastructures depuis l'indépendance du Kenya ainsi que l'une des réalisations majeures de l'ICR en Afrique, en est un bon exemple, a-t-elle fait remarquer.
Depuis son ouverture en 2017, le SGR, qui a réussi à réduire le temps de transport entre la capitale kenyane Nairobi et la ville portuaire de Mombasa de moitié, a transporté près de 250.000 passagers avec un taux d'occupation quotidien moyen supérieur à 97%. Dix trains de marchandises font la navette entre les deux villes tous les jours.
Un autre exemple, toujours selon Mme Were, est une usine de céramique construite et financée par une société privée chinoise et qui couvre plus de 26 hectares. L'usine dispose de deux lignes de production et 90% des employés sont des travailleurs locaux.
Il fallait parfois plusieurs jours pour transporter des machines de Mombasa à l'usine, par le passé. Mais grâce à l'entrée en fonction de la SGR, les choses ont changé, s'est félicité Alex Gerishom, directeur administratif de l'usine.
Selon Mme Were, le SGR aide non seulement les petites et moyennes entreprises locales à prendre un souffle, mais fait également monter les prix des terrains et donne un nouvel élan à l'économie kenyane.
